◓Wormwood est difficile à définir. Un film documentaire hybride d’une durée de quatre heures 30 séquencé en six chapitres ? Une mini série avec une approche docu-fiction historique ?
- Faudrait-il choisir ?
Vous l’aurez compris, Wormwood, au regard de sa forme, interroge, il serait inclassable. Il est franchissement de frontières et dépassement.
Il pose problème, comme s’il venait bousculer les normes, prédire l’obsolescence des limites traditionnelles de classification.
Wormwood, c’est un voyage temporel, très riche, qui couvre plus de 60 ans d’histoires familiales et politiques aux États-Unis. Il explore une disparition, dans de mystérieuses circonstances, celle de Frank Olson, agent de la CIA survenue à New-York, le 28 novembre 1953.
A l’instar d’un combat politique, la narration va se déployer à partir de nombreuses sources, telles que des d’archives, des témoignages et du travail considérable produit par le fils, Eric Olson, en quête, absolue, de vérité.
Au coeur de ce dispositif, le récit va se transformer en thèse en se dotant d’un autre appareil, celui de la fiction.
La structure du récit, véritable tour de force aux allures d’odyssée, est un formidable exemple narratif.
Il sera, ici, abordé avec trois articles.
I. Wormwood, un documentaire du 21ème siècle
- Ce premier se construit à partir d’un prologue puis avec une approche explicative et schématique.
- S’articuleront, ensuite, les chapitres 1 – Le suicide élucidé– et 2- Une terrible erreur
II. Wormwood, autopsies d’un meurtre
- L’article abordera les chapitres : 3- Seuil critique et 4- L’ouverture du cercueil
- Annotera les nouvelles informations, nouveaux personnages
III. Souviens-toi de Wormwood
- Enfin, le 3ème article concernera les chapitres- Des hommes honorables à 6- Souviens -toi de moi et l’ épilogue.
—
Tels des enquêteurs, nous disposerons, au fur et à mesure, d’indices, de preuves à même de proposer de multiples entrées pour comprendre les différents niveaux de l’affaire Olson.
Me & Juliet – Spectacle au Majestic, chapitre 2
PROLOGUE
C’est quoi Wormwood ?
▾La classification traditionnelle qui permettrait à ce documentaire de concourir dans des festivals se trouve dépassée par Wormwood.
▾Au regard des spectateurs, est-ce que définir ce que nous regardons est essentiel ?
▾Cependant, là, où les choses se corsent c’est lorsque les lois de la nomenclature viennent frapper Wormwood d’irrecevabilité. Ce fut le cas pour les oscars, notamment.
◖C’est quoi une mini-série ? Un docu drama ?
Pourquoi avoir recours à ce découpage, à de tels moyens narratifs, digne d’une série, en effet, c’est-à-dire opérant comme une signature dépositaire qui viendrait graver son nom ?
- Le film, en intégralité à l’origine, sera, suite à sa présentation au Festival de Telluride, découpé en 6 parties.
◅La redite du générique, comme insert à la narration, sert à nous indiquer où nous sommes. Elle vient argumenter une structuration narrative sérielle.
A la différence d’un documentaire qui, même s’il possède des chapitres, n’adoubera pas son nom à chaque ouverture. Sauf que Wormwood échappe à cette règle, par obligation.
Wormwood agit comme une marque, son nom fait son apparition, avec entièreté, au générique du premier chapitre, puis se glisse, avec assurance, dans la peau de chaque début des suivants.
- Que dit la bande-annonce ?
Le trailer superpose les images fictionnelles et la voix off du fils, d’entrée de jeu. La présentation du père est succincte mais les questions, sensibles, préfigurent le tableau. Puis, les éléments s’inversent, la fiction se double d’archives officielles.
La séquence dite d’expérience –Deep Creek Lake– est annoncée. La CIA, le gouvernement américain, sont à plusieurs reprises, cités. Un relief narratif est apporté par les images familiales mais c’est la fiction qui remporte la présentation.
Wormwood posséde plusieurs visages et pourrait être film d’espionnage, historique, thriller psychologique, politique, œuvre à suspense, drame familial, quête initiatique, biopic…Et s’il relevait d’un genre, Wormwood serait au cinéma, un film noir, au théâtre, une tragédie.
◍Avec ses images, son travail sur le son, son montage, Wormwood prend en puissance.
A l’instar du gouffre dont sera victime le fils, Eric Olson, le vortex en noir et blanc -présents dans les mini-génériques pour les chapitres 2 à 6- décerne, à cette création, le statut d’œuvre hypnotique.
Wormwood mêle et cite les arts, le cinéma, le théâtre et les arts visuels, notamment, plastiques. Son recours au collage, sujet de thèse d’Eric Olson, met en exergue la restitution, fragmentée, de l’enquête de toute une vie.
…
➲NB/ Toutes les images que vous verrez, ensuite, sont des captures d’écran à visée explicative et d’ordre pédagogique. J’ai effectué, à deux reprises, avec une année d’intervalle, ce visionnage en version originale sous titrée français.
ERROL MORRIS – Réalisateur
▥ Réalisateur et producteur américain, Errol Morris a étudié l’histoire aux universités de Wisconsin, de Californie-Berkeley et de Princeton.
Cette formation lui a permis de se doter d’une approche singulière dans la réalisation de ses films documentaires, mêlant mise en scène et témoignage.
↠Petit détour sur le passif d’Errol Morris
- En 1978, il signe son premier long-métrage documentaire Gates of Heaven. Inspiré de l’article « 450 animaux familiers morts iront à Napa » du San Francisco Chronicle, le film a pour sujet central les cimetières pour animaux. Abordant des sujets divers et variés,
- Errol Morris réalise, en 1981, Vernon, Florida, consacré aux habitants excentriques d’une ville des marécages du sud des Etats-Unis.
- En 1988, il tourne Le Dossier Adams, l’un de ses films les plus controversés. Désigné meilleur documentaire de l’année par le cercle des critiques New-yorkais, cette œuvre fustige la condamnation à mort de Randall Dale Adams pour le meurtre de l’officier de police de Dallas Robert Wood. Ce film réussira d’ailleurs à faire éviter à Adams la peine capitale, une première dans l’histoire cinématographique.
- En 1992, il met en scène la vie et le travail du légendaire physicien Stephen Hawking dans Une brève histoire du temps. Le film lui vaut le Prix du Meilleur Réalisateur et le Grand Prix du Jury au Festival du Film de Sundance.
- Il connaît ensuite un immense succès critique avec Fast, Cheap & Out of Control. Dans ce documentaire, sélectionné à l’occasion de la Biennale 2000 du Whitney Museum, le réalisateur américain fait converger les histoires discordantes d’un jardinier sculpteur, d’un scientifique, d’un spécialiste du rat-taupe africain et d’un dompteur de lions. source
Wormwood depuis le site d’Errol Morris
◽Rôle de Netflix
- LISA Nishimura
Elle rejoint Netflix en 2007, son titre, en 2016, est celui de Vice présidente – Documentaires et comédies originaux. Elle a obtenu 4 nominations aux oscars pour “The Square,” “Virunga,” “What Happened, Miss Simone?,” “Winter on Fire: Ukraine’s Fight for Freedom”.. source
C’est avec elle que commence l’histoire de Wormwood. Elle rencontre Errol Morris et lui demande quelle histoire a retenu son intérêt.
Il lui a parle d’un projet qu’il essaie d’imaginer mais qui lui semble impossible à faire sur l’histoire d’un fils à la recherche de la vérité sur la disparition prématurée de son père, alors agent de la CIA.
Nishimura s’est engagée à donner à Errol Morris tout ce dont il avait besoin, y compris les directeurs de la photographie Ellen Kuras et Igor Martinovic, le compositeur Paul Leonard Morgan et les acteurs Peter Sarsgaard dans le rôle de Frank Olson et Molly Parker pour le rôle d’Alice Olson.
- Morris a déployé un dispositif de tournage unique avec une salle d’interview pour les 20 heures d’entretiens avec Eric Olson, au sein de laquelle filmaient 10 caméras HD.
J’ai voulu réaliser des interviews filmées d’une manière qui n’avait jamais été faite auparavant.
Molly Parker, Alice Olson
DISTRIBUTION
- Peter Sarsgaard (acteur américain qui commence sa carrière en 1995 et qui compte 45 films à son actif): Frank Olson
- Molly Parker (Six Feet under, Deadwood): Alice Olson.
- Christian Camargo (….séries, FBI, Les Experts, Medium, Mentalist, House of Cards) : docteur Robert Lashbrook
- Scott Shepherd : Vincent Ruwet
- Tim Blake Nelson (Acteur, scénariste et réalisateur): Sidney Gottlieb
- Jimmi Simpson : agent de la CIA
- Bob Balaban (Importante carrière au cinéma en tant qu’acteur, il est aussi réalisateur, producteur et scénariste) : docteur Harold A. Abramson
- Michael Chernus : docteur James Starrs
SÉLECTIONS FESTIVALS
- Mostra de Venise, Hors compétition
- Festivals -DOC NYC source
- Festival du film de Telluride
- Festival international du film de Chicago
- AFI Fest
RÉCEPTION CRITIQUE FRANCE
Le Monde ouvre sa critique (Thomas Sotinel) avec:
Le film d’Errol Morris plonge dans l’abîme de mystères entourant la mort d’un chercheur américain spécialisé dans les armes biologiques.
- Le film, sans questionnement supplémentaire, est accepté comme tel.
Film monstrueux de par sa durée, « Wormwood est un documentaire historique qui jette une lumière inquiétante sur le système militaire américain au temps de la guerre froide. »
Puis la consommation culturelle entre en scène avec cette remarque :
- » Qu’on le consomme à petites doses (pour sa diffusion sur Netflix, après sa présentation au festival de Telluride, le film a été découpé en six épisodes) ou d’une traite. »
- A cela s’ajoute, « l’effet sera puissant ».
Les inserts fictionnels sont reçus de cette manière:
- » Ce que propose Morris, ce sont des séquences qui semblent arrachées à un film noir oublié, jouées par des acteurs de premier rang (Peter Sarsgaard joue Olson, l’excellent Christian Camargo le seul témoin de sa mort. » Critique Le Monde
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Les Inrockuptibles, dès le titre, font un autre choix.
« La série qui plonge dans les sombres affaires de la CIA » – « Mini-série ouvragée par une figure reconnue du documentaire d’investigation US, « Wormwood » tente, entre fiction, archives et interview »…
Entre le documentaire de prestige (on annonce déjà un remontage cinéma prêt à concourir pour les Oscars) et la forme hybride, cet intriguant objet télévisuel »… critique Les Inrocks
RÉCEPTION SPECTATEUR
Deux critiques sont disponibles depuis Sens Critique:
7/ 10 – Une spectatrice souligne l’esthétique de Wormwood.
« Prestation visuelle qui nous est offerte. Des plans d’un extrême raffinement.. Une lumière maitrisée à la perfection…. Et puis, il y a toute cette éthique visuelle, ce parti pris très graphique et actuel qui défile au cœur des séquences ; ces doubles écrans, les collages, les gros titres des journaux qui apparaissent comme un film d’animation, jusqu’au générique de Wormwood.
Ce qui semble retenu encore pour conclure:
« Une docu-fiction qui sort un peu du genre de ce que Netflix a pu nous amener dès à présent, certainement plus par son obstination visuelle que par les faits. .. »
——Une presque victoire de la forme sur le fond—-
8/10 – Nous entrons par la porte Wormwood par une présentation brève du réalisateur et de l’histoire.
Esthétique et mise en page:
« un bel esthétisme, minimaliste et tendue, une mise en image graphique et hybride » -Un jeu de mise en page pour rappeler les années 60, doubles écrans, couleurs ternes, collages, et un générique perturbant où les images de chutes se retrouvent tout du long comme un moyen de chercher une réponse dans la répétition.
—-Quelques erreurs se glissent notamment au regard du générique comme nous l’avons vu en amont.
Puis, ce sont les acteurs, des explications historiques quant au rapports, à la politique américaine, et enfin
Eric Olson: » Eric Olson est un vrai régal. Dans son choix des mots, les liens et les rapports qu’il nous soumet et son utilisation du langage. Ayant travaillé sur la méthode de collage pour chercher par les images les réponses enfouies, Eric ne se trompe pas dans ses mots choisis et révèle ainsi toutes les erreurs et contradictions de tous les acteurs de l’époque en profitant lui aussi à faire son propre cheminement. »
« Série d’investigation » – l’insert fictionnel permet des « changements de rythme, à même de renouveler notre attention« .
Bob Balaban, Harold A. Abramson
TITRES DES CHAPITRES
- Suicide élucidé
- Une terrible erreur
- Seuil critique
- L’ouverture du cercueil
- Des hommes honorables
- Souviens-toi de moi
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Une question de temporalité narrative
Les personnages
Avocat de la famille Olson- David Rudowski – Chapitre 2
Nous diviserons la narration en deux points, d’un côté, le documentaire témoignage (aujourd’hui) et de l’autre, l’histoire passée – à partir d’archives et appuyée par le récit fictionnel.
DOCUMENTAIRE TÉMOIGNAGE
➤Narrateur : Eric Olson (fils de Frank Olson)
➺Avocats : David Rudowski & David Kayris
Philosophe : Richard Boothby
➼Interviewer : Errol Morris
HISTOIRE PASSÉE (Archives – fiction)
Famille Olson: Alice (mère), Nils (frère) et Lisa (sœur)
Frank Olson
- Personnage principal,
- Biochimiste, à l’origine chercheur dans un laboratoire puis se tourne vers la guerre bactériologique et la mort.
- C’est la victime.
- Cause de sa mort: Chute ? Suicide ? Assassinat ?
Vincent Ruwet
- Patron et ami de Frank Olson
- Directeur des opérations spéciales
- Remplaçant de Frank Olson sur ce poste
- Il est militaire :Colonel
Robert Lashbrook
- Chimiste qui faisait la liaison entre la CIA et Fort Detrick, c’est l’assistant de Gottlieb
- Garde qui garantit les détails de sécurité
- Personnage clé, la seule personne à être là lorsque meurt Frank Olson
Sidney Gottlieb
- Homme de l’ombre « auréolé de mystère »
- Il serait impliqué dans l’assassinat de Patrice Lumumba ( un homme d’État congolais, premier Premier ministre de la République démocratique du Congo (République du Congo de 1960 à 1964) de juin à septembre 1960.
- Impliqué, également, dans les tentatives d’assassinat contre Castro
- Et, peut-être, celui de Frank Olson.
Docteur Abramson (allergologue) N.Y – Il a travaillé pour la CIA, notamment, au sujet de l’usage des drogues.
William Colby (directeur de la CIA)
Mitch Rogovin (avocat de Colby)
Seymour Hersh – journaliste d’investigation/ Washington Post – Spécialisé dans les affaires militaires et les services secrets (N.Y Times – New Yorker). Il est le journaliste qui a révélé le massacre de Mỹ Lai (crime de guerre américain durant la guerre du Vietnam, qui a fait entre 347 et 504 morts civils le 16 mars 1968).
Gerald Ford – Président des États-Unis du 9 août 1974 au 20 janvier 1977
Armond Pastore : Responsable de nuit de l’hôtel Statler à N.Y
Plan à la frontière de la scène d’ouverture et du générique- façade de l’hôtel Statler à N.Y – Chapitre 1
Les LIEUX
Frederick (se situe dans l’État du Maryland)
- Maison de la famille Olson.
- Cinéma TIVOLI (projection d’un biopic sur Martin Luther)
FORT Detrick, US Army
- Centre médical militaire américain du United States Army Medical Command situé au nord de la ville de Frederick au Maryland. Historiquement, c’était une base du programme d’armes biologiques américains jusqu’en 1969.
- 600 personnes de la recherche (civils comme militaires) y ont travaillé.
Deep Creek Lake
- Réunion
- Expérience
CIA – QG
- Elle a son quartier général, depuis 1961, sur le site de Langley, dans la ville de McLean en Virginie, aux États-Unis, à environ 40 kms de Washington.
Washington D.C
- La Maison-Blanche (résidence officielle et le bureau du président des États-Unis. Elle se situe au 1600, Pennsylvanie Avenue NW à Washington D.C.)
- Bureau Ovale du président (Ford)
New York City (1953 et 1984)
- Hotel Statler, sur la 7ème avenue, chambre 1018 A, 13 ème étage et Hall de l’hôtel.
- La chambre apparait en 1953 et 1984 (location d’Eric Olson)
- Majestic (spectacle Me & Juliet)
Insert année
Les ANNÉES
- 1953: Contexte de l’expérience, de surveillance et de disparition de Frank Olson
- 1975: Révélation dans la presse de l’affaire du suicide élucidé, (rapport Rockfeller), la famille veut intenter un procès, excuses de La Maison Blanche, mise à disposition de documents officiels sans trame narrative cohérente, la famille se replie sur le Congrès…
- 1976: La famille Olson se voit attribuée une somme suite aux auditions du Congrès de 750 000 dollars alors qu’il était convenu, entre les parties, qu’ils perçoivent la somme de 1, 25 millions de dollars.
- 1978: La soeur d’Eric, Lisa enceinte, meurt, avec son mari et son fils dans un accident d’avion.
- 1984: Visite avec la mère et les deux fils Olson à Armond Pastore, Robert Lashbrook, Vincent Ruwet, Sy Hersh, Sidney Gottlieb et location de la chambre 1018 A par Eric Olson. (les autres dates seront ajoutées avec les articles suivants)
Mode d’apparition récurrent des archives, superposition graphique, journalistique et collage
Les Rapports, opérations, projets & Techniques
- Rapport Rockfeller ( 299 pages, activités illégales CIA, espionnage de civils américains, écoutes illégales, courriers interceptés, expériences LSD sur des personnes sans leur accord)
- Opération Chaos
- Guerre de Corée- 1950/53 (mise en doute d’aveux de militaires (pilotes) américains- par un lavage de cerveau et modelage idéologique -qui ont témoigné avoir utilisé des armes chimiques en Corée, avoir largué des bombes bactériologiques. )
- MK- Ultra (LSD)
- Projet Phoenix (20000 civils vietnamiens tués)
Les références cultuelles et culturelles
Scène d’ouverture, chapitre 1 – Et le tiers des eaux devint de l’absinthe
La Bible
- Titre Wormwood : Absinthe – Verset de l’Apocalypse de Jean
- Scène d’ouverture, association de l’absinthe, à la mort comme le poison- Elle peut être conséquence de l’iniquité, punition divine inducteur, image de la justice corrompue.
- Frank Olson lit la Bible (épisode 1) dans la chambre d’hôtel 1018 A.
Le film Hamlet de et avec Laurence Olivier sorti en 1948, adaptation de la pièce éponyme. Ce film gagne 4 oscars en 1948 dont meilleur film et meilleur acteur, Lion d’Or à la Mostra de Venise, Golden Globe pour Laurence Olivier, BAFTA du meilleur film en 49.
Au Cinéma TIVOLI, projection le 22 novembre 1953 d’un biopic sur Martin Luther (théologien, initiateur du protestantisme, réformateur de l’Église, ses idées exercèrent une grande influence sur la Réforme protestante, qui changea le cours de la civilisation occidentale).
——–
– Chapitre I/ Le suicide élucidé
Scène d’ouverture, avec l’image du lac en référence biblique à l’absinthe. L’eau, comme élément narratif mais aussi comme personnage, sera récurrent dans Wormwood.
Ici, une image observée depuis le judas de la chambre 1018 A par Frank Olson. C’est par elle que s’ouvre le documentaire.
Les tons gris vert plongent cette séquence- porte, papier peint et les allers et retours du personnage dans une certaine angoisse.
S’ensuit une séquence étirée, construite sur une succession de reprises qui concerne la chute mortelle de Frank Olson.
Depuis la place de la vitre, de son éclat, jusqu’à cet accident, nous sommes témoins impuissants du plongeon fatal. L’invitation à voir se fait telle une insistance quant à notre responsabilité dans cette affaire, nous regardons Frank Olson et il nous voit.
Il en va de notre conscience de ne pas fermer les yeux.
La durée de cette scène insiste sur l’aspect capital de ce qui nous est présenté. Le ralenti vient corroborer le ressenti.
Depuis la musique et les paroles de cette chanson, on y décèle « set me free« . Tout ceci vient nous interroger sur l’acte lui même.
Des questions ne sont pas posées: s’agit-il d’un suicide ? D’un accident ? D’un assassinat ? Seule cette effroyable mort, certaine, s’adresse à nous à travers la victime, ce qu’elle voit, ce devant quoi elle est passée, les mouvements de son corps …
Le générique comme corps narratif
Le générique fait son entrée en s’insérant, comme s’il émergeait de cette séquence mortelle, c’est bien depuis cette scène que Wormwood doit se recevoir. Il fait corps avec le récit.
Tels des faits indissociables, le nom du documentaire et cet homme sont liés, de manière inextricable.
Une apparition qui surgit à l’instar de cette scène de bris de vitre et d’apparition du visage du personnage. Le générique comme l’inscription dans la mémoire d’un corps.
C’est par l’unicité de ce générique que s’ ouvrira le chapitre 1. Ce, en quoi, nous pouvons préciser qu’il s’agit bien d’une création avec une entrée principale. Les introductions, par chapitres, sont des éléments additionnels de narration.
Un arrêt brutal, chiffré, grâce à l’insert 1953 vient nous stopper dans cet accompagnement de chute.
- Le terme chute- qui tournait au vertige s’arrête- il nous renvoie au final. Son intérêt est qu’il soit percutant pour un effet maximal. Nous pouvons y voir la notion de chute libre, donc de chute volontaire, d’un cycle, d’une boucle. Et dans une salle de théâtre, on se dit chut! Et puis tout devient noir…C’est, en effet, ce qui se passe.
Mais c’est aussi là que la fiction cède le pas au documentaire avec la découverte d‘Eric Olson, le fils, qui fait son apparition par une question au sujet de la mort de son père.
LE TRIANGLE DES TERMES
Très tôt, une réflexion très vive va s’installer dans la compréhension des mots utilisés: Accident, il est tombé, il a sauté. Baptisé le triangle des termes par la narrateur, soulignant, par là, leur incompatibilité.
Des séquences viennent préciser un contexte, apporter des visages.
Le split screen – très utilisé pour ce documentaire- vient, ici, avec l’idée de souligner l’ampleur de l’onde de choc chez Eric Olson. Elle sera provoquée par la thèse de l’accident retenue et avancée pour la mort de Frank Olson: Effet d’une bombe.
Le monde a perdu toute logique
Nous comprenons que la mère et le fils vont avoir des attitudes différentes. La mère qui ne voulait pas savoir, réagira comme un matrone en imposant ses choix à ses fils au point de ne pas permettre le travail de deuil pour son fils, Eric.
Eric Olson sera prisonnier de cette boucle tragique, toute sa vie.
Une voix off, agrémentée de coupure, d’extraits, lancera la publication du rapport Rockfeller notamment depuis ses expérimentations avec le LSD entrainant le suicide de Frank Olson.
Le Washington Post fera sa une « Le suicide révélé » – titre du chapitre- Nous apprenons : « un scientifique de l’armée, après avoir pris du LSD, s’est défenestré. »
- Suite à cette parution, aucun officiel n’appellera la famille. Vincent Ruwet a un rôle, très mince, c’est celui qui vient confirmer l’identité du scientifique.
L’avocat de la famille Olson, David Rudowski, vient préciser le contexte de l’époque, en dire le moins possible, si possible étouffer l’affaire aurait été une des stratégies de la CIA.
- 1975 s’ancre dans un contexte politique très tendu, une période de grand trouble, les enquêtes du Congrès sur le FBI, l’espionnage intérieur, Nixon avait démissionné l’année auparavant.
Cette même année, le journaliste d’investigation, Hersh, réalisera une conférence de presse.
- Le rapport Rockfeller nous est présenté à la télévision par le journaliste lui-même.
- Si cette affaire n’avait pas été révélée au public, il n’y aurait pas eu d’enquête.
Retour en juin 1975 (période antérieure à la parution presse), une rencontre a lieu entre Hersh et la famille Olson.
Vous êtes la famille la moins curieuse d’Amérique
A l’issue de cette nouvelle situation, la famille Olson compte attaquer la CIA en justice. La famille, qui vit dans le mystère de la disparition de Frank Olson, nous est présentée avec ses membres respectifs.
1953
Le documentaire va s’inscrire dans une démarche narrative, pédagogique, celle de l’insert calendaire.
Nous comprendrons que 10 jours seront choisis comme période antérieure à la disparition de Frank Olson, le 28 novembre 1953.
DEEP CREEK LAKE
La narration va nous amener à un moment crucial de cette affaire. Celui du départ de Frank Olson pour Deep Creek Lake. De cette période temporelle, nous avons tout à découvrir.
C’est là où une réunion, rebaptisée « expérience » voire « test », va prendre forme. Dans cet endroit d’éminents personnages de l’armée et de la CIA vont se croiser. Ce lieu est central car il est à l’origine du dépôt de drogue, sans accord, dans le verre d’Olson. (Nous n’aurons pas accès à certaines de ces informations immédiatement).
- Retour à aujourd’hui, avec le témoignage d’Eric Olson, qui spécifie que le trauma de la mort de son père a fait des ravages dans sa mémoire.
- Nous avançons dans le récit, grâce aux question d’Errol Morris qui souhaite attirer notre attention sur les funérailles d’Olson.
- Depuis la description, par bribes, de ce souvenir, un personnage se dégage, celui de Ruwet. Il avait ordre de surveiller sa mère. Proche d’elle, présent avec de très régulières visites qui, cependant, alcoolisaient sa mère.
- Eric Olson insiste sur le mot « disparition » en indiquant que personne n’a pu voir le corps mort de son père, le cercueil étant inouvrable.
- Nous faisons connaissance, de manière plus ample, avec Frank Olson au regard de son parcours.
Puis, grâce à une insertion du même type que la 1ere, nous revenons vers Deep Creek Lake.
Le soir, deux gouttes d’un liquide, les mots, phrases, verbes, répétés viendront asseoir une impression de confrérie où les hommes trinquent à la « confusion de l’ennemi ».
C’est alors qu’Olson semble avoir des hallucinations, expérimenter des troubles. Des images de guerre, des discours en voix off , nous permettent de comprendre qu’il s’agit, peut-être, d’un sérum de vérité destiné à mettre à l’épreuve la confiance. La situation d’Olson semble dangereuse.
LE REGRET
Le retour à aujourd’hui se fait par l’intervention de l’avocat David Kayris. Il vient témoigner de la façon dont s’est clôt le sujet du procès. Grâce, notamment aux excuses présidentielles de Ford, en personne, qui reçoit la famille à La Maison Blanche dans le bureau ovale.
Depuis la parole du fils, Eric, ce souvenir apparait en pointillé.
Un chantage se dessine. Nous réalisons que la stratégie de non divulgation avait choisi, pour ruse, les excuses présidentielles. Il sera proposé à la famille une somme d’argent, une compensation financière, pour obtenir le silence. Aller en justice allait de pair avec une mise à disposition d’informations.
Intimidée par le symbole de la rencontre présidentielle, la famille a préféré laisser tomber le procès pour présenter l’affaire devant le Congrès. A ce titre, la mère exprimera un soulagement.
Chaque choix a des conséquences, nous cernons l’erreur, la frustration d’un des avocats et percevons celle d’Eric Olson.
HAMLET
Souviens -toi de moi,
Retour à aujourd’hui et à l’impression que laisse, désormais, cet abandon de procès pour Eric Olson. Cette succession de situations l’a convié à douter de tout. Le sentiment de responsabilité prend de l’ampleur avec ce fantôme du père qui hante la famille mais surtout le fils désigné comme réhabilitateur de mémoire.
///
Retour à la séquence d’ouverture du documentaire, en 1953, celle du judas de la porte de la chambre d’hôtel 1018 A. La lune, la nuit, des lumières qui clignotent et qui éclairent le dos du personnage qui finit par se retourner.
Les hallucinations d’Olson sont oniriques (forêt, eau) mais aussi convocatrices. Nous redevenons témoins et non uniquement spectateurs. Cette scène n’est pas un rêve.
Les sons, les flous, les rires, la répétition en boucle de l’expression confiance absolue nous ramène directement à Deep Creek Lake et à son expérience.
La porte de la chambre comme franchissement et comme source d’interrogation, allées et venues dans le couloir, le personnage avance dans le flou et disparait.

L’épisode s’achève sur une succession de mystères, nous laissant face à de multiples pistes. Puis, Frank Olson apparait, une lumière vive en plein visage, un interrogatoire ?
-Chapitre II/ Une terrible erreur
1953 – Scène d’ouverture sur le couple en crise formé par Frank et sa femme.
Pas de reprise de la scène finale du chapitre précédent.

« J’ai commis une erreur »
Nous devinons que cet échange prend lieu chez les Olson, à leur domicile, et que Frank parle de son expérience à Deep Creek Lake. En revanche, nous n’avons pas d’indication temporelle.
Surgit un autre générique que celui du 1er chapitre, plus bref, celui-ci se fait incrustation, se veut vortex, en noir et blanc, tout en mouvement.
Comme nous l’avons déjà signalé dans le prologue, Wormwood se fait marque, ici, c’est la signature d’Errol Morris.

Nous revenons, ensuite comme pour le 1er chapitre, vers l’entretien du fils, Eric, qui nous relate un évènement survenu à la mort de son père. Un fil qui va nous conduire directement vers l’expérience de Deep Creek Lake.
Nous découvrons, grâce à des archives, que cette réunion concernait 11 participants, tous relevant du groupe de recherche d’Olson. Lors de ce rendez-vous, Olson, à qui l’on a donné du LSD, a montré, à ses collègues, qu’il ne tenait pas la drogue mais il n’a pas craqué, aux dires de son fils. Il était, seulement, songeur.
Le soir, après le retour de Frank Olson, chez lui, ils sont allés au cinéma Tivoli voir un biopic sur Martin Luther. « Peut-être pas le meilleur choix, confiera la mère ».

» Agir contre sa conscience n’est ni honnête, ni sûr »
Nous apprenons que cette séance a eu lieu le 22 novembre 1953 soit trois jours après son départ pour Deep Creek Lake (DCL). Le lendemain, Frank Olson souhaite être renvoyé. Il parle de cette expérience, de s’y être ridiculisé et d’avoir fait échouer.
« J’ai perdu le contrôle »
Des images de l’homme dans l’eau, des rires lors de la réunion à DCL, le flou du couloir…
Retour temporel en 1975 – Opération Chaos de la CIA
Révélations au sujet de l’accord entre l’armée et la CIA depuis 1952 jusqu’à 1970. » Mieux vaut laisser les squelettes de l’agence dans le placard »
Le 24 juillet 1975, Eric Olson, alors étudiant en psychologie, est reçu à déjeuner chez William Colby au siège de la CIA à Langley.
« Vous connaîtrez la vérité, elle vous rendra libre »
Un échange singulier a lieu entre l’étudiant qui se passionne pour le collage (sujet de sa thèse) et Colby qui s’intéresse au polygraphe.
Puis l’avocat de Colby, Mitch Rogovin, entre dans le bureau avec une pile de documents.
Malheureusement ces derniers n’avaient pas de cohérence. Les témoignages, les points de vue, tous différaient. Rien ne coïncidait.
Regret exprimé par Eric Olson: « Si on avait connu la teneur des documents et si on avait été vigilants…- On n’a eu qu’une chance sans cerner ce qui nous manquait ».
Eric Olson tient à souligner que Colby est, par ailleurs, responsable, du projet Phoenix ( 20000 civils vietnamiens tués).
L’avocat de la famille Olson, David Kayris, réclame les éléments de l’enquête à la CIA. Il est convié à se rendre au coeur de cette dernière, il y découvre les bols qui servent à brûler des documents.
La destruction des documents était primordiale pour cette organisation.
La conclusion des documents stipulait que l’expérience de Deep Creek Lake aurait conduit au suicide d’Olson.
L’avocat David Rudowski, vient souligner la stratégie de la CIA: l’important c’était « le moins possible, empêcher qui que ce soit de découvrir la vérité ».
Image d’archive vidéo – Audition au Congrès de la mère d’Eric Olson
« Elle souligne que son mari, à son retour de DCL était « très déprimé » (ce qui ne vient pas corroborer les propos du fils cités plus tôt), « très silencieux, complétement différent de d’habitude, elle ne comprenait pas son attitude ».
1953 – JOUR 6 – Maison des Olson
« Ils m’envoient voir un psychiatre » dit Frank à sa femme. Il est venu prendre des affaires, précise, « un psychiatre habilité secret défense, ils craignent que je sois un danger pour toi et les enfants ».
Sa femme appelle Vincent Ruwet pour lui demander ce qu’il se passe et décide de d’accompagner son mari. Ils iront à Washington.
Une fois là bas, ils se séparent, sa femme est raccompagnée, par le chauffeur, à Frederick et Frank Olson part avec Vincent Ruwet et le docteur Lashbrook.
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Aujourd’hui- L’avocat, David Kayris, précise qu’il se doutait qu’il manquait des documents mais, pas, qu’il y avait une autre version.
Le docteur, le psychiatre, qu’Olson devait rencontrer, était, en fait, un allergologue. L’avocat nous précise qu’à aucun moment l’aspect humain n’a été pris en considération, la sécurité était placée avant tout.
L’allergologue, en question, est le docteur Harold Abramson. Il travaillait pour la CIA en ce qui concerne l’utilisation et la préconisation des drogues.

1953 – Le docteur Abramson va enregistrer l’entretien qu’il va avoir avec Olson. Lui faire passer un curieux test, allongé, ganté, sous une plaque en bois assorti d’une lumière blanche très forte.
Une séance d’interrogatoire qui tourne à l’hypnose avec des questions qui n’ont guère de sens. Le docteur remet à Olson deux choses dont une bouteille d’alcool.
1975- Audition du Congrès – Question et prise de parole du fils, Eric. Il s’interroge sur les conditions du voyage à N.Y, les circonstances de la rencontre entre son père et d’Harold Abramson.
« Ce qui nous inquiète c’est que mon père semblait représenter une menace pour la sécurité après avoir ingéré de la drogue. »

Cette année marque un temps décisif dans cette histoire. Avec le recul, Eric Olson avance qu’ils ont été achetés. Une somme leur sera versée de 750 000 dollars contre 1, 25 millions, initialement prévue et ils ont dû signer un accord empêchant tout recours ultérieur pour toujours.
Ce qui n’avait pas mis d’accord les avocats à l’époque, arguant qu’il fallait continuer.
Le mobile allait finir par apparaître.
D’autant plus qu’Eric Olson a fini par y consacrer toute sa vie.
De surcroit, la famille est, encore une fois, endeuillée lors d’un accident d’avion. La fille Olson, Lisa, enceinte, son mari et leur fils meurent en 1978.
Richard Boothby, professeur de philosophie, dira:
« Eric Olson a été témoin douloureux d’une destruction par vagues ».
Eric Olson s’éloigne pendant trois ans, puis, à son retour de Suède, en 1981, il veut reprendre l’affaire. Cette chambre, 1018A de l’hôtel Statler, l’obsède.
Sa mère ne cessera de lui répéter: « tu ne sauras jamais ce qui s’est passé dans La chambre ».
Ceci révèle, à nouveau, des points de désaccords entre mère et fils, lourds de reproches et de conséquences. Il aurait fallut insister et non accepter l’argent (750000 dollars) mais elle ne voulait pas savoir.
1953- JOURS 6 – Hotel Statler
Nous sommes le 24 novembre 1953, Frank Olson se doute qu’il se passe quelque chose.
« Bois, un peu de Whisky qu’ Harold t’as donné. «
On comprend que l’alcool en question comporte un additif lorsque l’autre personnage décline le verre offert par Olson.En outre, lors de la soirée du spectacle au Majestic, Olson semble souffrir de troubles de la visions et d’hallucinations.
Il voit des masques à gaz, nous laisse entrapercevoir des scènes avec des policiers, rêves ou réalités, prémonitions ? Souvenirs de laboratoires. Tout est fumée.

L’anxiété prend le dessus, Olson manifeste le désir de rentrer. Ruwet le raccompagne.
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Le téléphone sonne, c’est le réveil pour le colonel Ruwet. Ce dernier se lève et va toquer à la porte de la salle de bain en demandant Frank, comme s’ils partageaient la même chambre.
Un lit, à côté, est vide, il pousse la porte de la salle de bain, elle n’est pas éclairée, et personne ne s’y trouve. Ruwet est agité, il toque à la porte d’à côté.
» Nous avons un problème »
Fondu au noir.
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La fiction vient de proposer une piste, un scénario sur ce qu’il s’est, peut-être, passé. Cette scène, très attendue, vient de lever le mystère ?
Il sera question de cela tout au long du documentaire. Une mise en attente, en abîme où les flous, les images fonctionnent comme des intrigues.
La fiction contre preuve, contre-pied, qui, vient illustrer des séquences, nourrir le récit. Sont-elles des reconstitutions ? Ou des hypothèses ? Elles laissent une impression de longueur d’avance. Elle crée le suspens, installe des modifications de rythme et se nimbe de suffisamment de mystères pour nous accrocher. Le postulat étant de ne pas tout saisir.
La thématique de cette histoire tient au fait que les preuves doivent être cachées, voire disparaitre, est-ce que l’élément fictionnel fonctionne dans ce sens ? Cette fiction n’est-elle pas qu’une fiction ?
Une narration, digne d’un film noir, à énigme, en forme de puzzle dont on distille, les pièces, au compte goutte, et qu’il faudra, ou pas, reconstituer.
La fiction comme faux semblant ? Miroir ou éventualité ?
Isabelle Pompe, réelle et fictive, 21 février 2021.
2 réflexions sur “Wormwood, un documentaire du 21 ème siècle”
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