➳Voici l’épisode 2 de notre série sur les questions de programmation culturelle, l’Histoire contemporaine sera à cet humble ordre du jour.

▾Le 1er article comme une porte d’entrée était consacré à : La programmation culturelle et la place des archives
▾Les personnes/publics dont il sera majoritairement questions, ici, sont jeunes, le sont et l’ont été.
C’est nous, à partir des endroits où l’on se socialise, comme l’école mais aussi la prison.
▾Nous, là, d’où nous nous exprimons, depuis les lieux/situations où l’on nous demande notre avis, depuis là où nous sommes toujours un peu, captifs.
⊿La politique sera présente avec les primo-votants et l’activisme en politique.
Laisser la parole se libérer
Jeunesse et histoire
I.Accès et Réception
Quel programme scolaire, quelle connaissance, quelle compréhension ?
◒Comment aborder les notions de crime contre l’humanité, droits humains universels, la thématique des enfants victimes, endoctrinement/embrigadement de la jeunesse dans les régimes totalitaires ?
▻Créer des instants de réflexion, des espaces où l’égalité de la parole est de mise, sortons des cadres et cessons de les infantiliser.
//Il en va de la responsabilité des structures et acteurs culturels de saisir que l’école ne peut pas tout, ils devraient se penser comme une école citoyenne à même d’apporter la lumière de l’émancipation.
▴S’associer, de manière transdisciplinaire aux autres services de la ville, aux associations et citoyens. Les arts tels que la bande dessinée, le cinéma, les pratiques culturelles et sportives offrent des portes, des clés insuffisamment exploitées.
▴Être en ce sens, inclusif: imposer une parité au regard des notions de genre et de diversité. Respecter la sensibilité, la personnalité, ne pas brusquer ni brider.
◂Être le reflet d’une société juste en donnant de la visibilité à toutes les manifestations de discriminations dont la jeunesse peut être témoin et /ou victime afin de créer des échos et des effets miroirs.
▵Ne pas omettre que la prise de parole en groupe est une source de stress très importante et que se taire est, presque, ordinaire pour la plupart d’entre nous.
◌Donner à comprendre les processus d’intimidation dont ils peuvent être l’objet, les opérations de séductions dont ils sont les cibles.
▷La prévention de la radicalisation, de l’emprise mentale, et toutes ses traductions: les différentes ruptures, les nouveaux comportements, les modifications, est intégrée aux grandes mobilisations de l’école.
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►L’Allemagne Nazie, dans l’URSS Stalinienne ou encore dans l’Espagne Franquiste et les manipulations mentales des enfants: ils sont outils de propagande.
- En 1923, l’organisation comptait un millier de membres. En 1925, le nombre de membres s’élevait à 5 000. Cinq ans plus tard, les Jeunesses hitlériennes dépassaient les 25 000 sympathisants, et à l’arrivée des nazis au pouvoir en 1933, elles comptaient un effectif de 2 250 000 membres. L’embrigadement devient obligatoire, trois ans plus tard, on compte 5 millions de membres et reste active jusqu’à la capitulation de 1945.
- Enfants soldats de Daech: un endoctrinement par la séduction pour que la violence devienne naturelle.
. Mao (1893-1976): 70 millions de morts en temps de paix
Les vingt-sept ans de règne de Mao furent une épouvante. La réforme agraire, les Cent Fleurs, le Grand Bond en avant, la famine (35 millions de morts), la mise en place du laogai (le goulag chinois), où auraient été internées 50 millions de personnes, dont 25 millions moururent.
- Mao voulait créer « un grand désordre sous le ciel » afin d’engendrer « un grand ordre ». Pour le désordre, sa réussite fut totale : fermeture des écoles et des universités, 16 470 000 « jeunes instruits » expédiés à la campagne, vagues de suicides, exécutions, épisodes de cannibalisme.
. Staline
« La mort résout tous les problèmes. Plus d’homme, plus de problème »
◂C’est ainsi qu’aurait théorisé celui à qui on attribue la paternité de plus de 20 millions de décès prématurés, auxquels il faut ajouter 28 millions de déportations.
. Pol Pot
◂L’un des régimes les plus meurtriers de l’histoire: le mystérieux chef des Khmers rouges, Saloth Sar (1925-1998), mieux connu désormais sous le nom de Pol Pot. 1,5, voire 2 millions, de cadavres, déclinés dans toutes les formes de meurtre et de cruauté.
◂Au pouvoir, ou dans la jungle, il continua d’exécuter gratuitement et de justifier sa barbarie par l’homme nouveau, la pureté et l' »indépendance-souveraineté » d’un pays dont il extermina un quart de la population.Source
Le visionnage du film S21 de Rithy Pahn est à recommander.

◔Afin d’apporter une meilleure compréhension, il convient de contextualiser les notions de génocides et les conflits géopolitiques, en intégrant des témoignages, créer des ateliers, reprendre des textes théâtraux, jouer des extraits de grands procès, en amenant du vivant à cette approche, hors cours classique.

▲La pièce de théâtre Rwanda 94, conçu par ses auteurs comme « une tentative de réparation symbolique envers les morts, à l’usage des vivants », constitue un témoignage artistique exceptionnel sur le génocide des Tutsis et le massacre des Hutus modérés en 1994 au Rwanda. Source
« La pièce se propose de rendre voix et visage aux victimes, d’interroger les motifs et le processus de leur assassinat »
- Conçu par le Groupov sous la houlette de Jacques Delcuvellerie, Rwanda 94 est une réalisation à divers égards exceptionnelle, qui, parce qu’elle a fait date, méritait aussi d’être diffusée via des supports moins éphémères que la performance théâtrale. C’est chose faite avec cette double publication.Source
Rwanda (Génocide des Tutsi) 7 avril – 17 juillet 1994: 800000 à 1 million de personnes.
Srebrenica (est de la Bosnie): 8.000 hommes et garçons musulmans ont été tués par les troupes des Serbes de Bosnie en juillet 1995.
◁Les visites de musées, mais aussi reconstituer, mettre en scène, créer des décors, costumes, une musique, inventer ou lire des lettres ayant pu être envoyées…Les programmations culturelles pouvant proposer à ces initiatives des espaces capsules de monstration, une édition, un soutien dans le cadre d’une collaboration d’un projet d’éducation à l’image…
▾Les pertes humaines militaires et civils de la 1ère guerre mondiale : 18,6 millions de morts (presque autant de civils que de militaires)
- Dans le cadre du programme d’histoire des arts en 3ème, les élèves (seul ou par binôme) du collège de la classe de Nicolas Appert de Châlons-en-Champagne, avaient proposé une réalisation mettant en œuvre, en scène, une reconstitution autour de la Grande Guerre 1914-1918.
- Ils avaient comme références incitatives :
– un extrait de courrier d’un certain sergent C. évoquant un parcours effectué et le film de Jean-Pierre Jeunet -Un long dimanche de Fiançailles- 2004.
- Les élèves devaient ensuite mettre en scène leurs réalisations dans une exposition-reconstitution collective.Source
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☉La passion de la reconstitution historique a saisi d’abord le monde anglo-saxon, germanique et scandinave pour atteindre la France dans les années 1970. Depuis, il est difficile d’évaluer le nombre d’associations qui s’y consacrent. Plus de 2000 sont répertoriées en 2017.
◐Nous pouvons également imaginer que la guerre froide et toutes formes de conflits géopolitiques, sous l’angle de l’espionnage, si cher à la culture populaire (cinéma et série). Permettre un travail sur les notions de parité, espion et espionne façon Homeland ou autres…
▻ »Devenez un Espion à la Cité des Sciences ! En partenariat avec les services nationaux de renseignement et la série Le Bureau des Légendes, on va se mettre dans la peau d’un officier traitant qui doit enquêter sur un essai nucléaire à l’étranger. L’exposition fait son retour en décembre 2020 et se voit prolongée jusqu’au 1er août 2021. « Source

▾La fin d’une idéalisation de la violence: plus de 10 000 morts par an par armes à feu aux USA (chiffre 2018). Nous pensons aux massacres telle que les tueries en milieu scolaire, celle de Columbine, replacée dans l’orbite du cinéma avec un questionnement absolu pour le film de Gus Van Sant – Elephant.
▾La question de la violence au cinéma et dans les séries s’est posée, depuis longtemps, sauf que nous ne pouvons pas protéger les enfants de tout, il en va d’un travail sur le long terme:
- Un festival serait une forme plurielle qui conviendrait pour interroger les notions de violences (physique, psychique et symbolique- Éducation à l’image, éducation sexuelle, viol, inceste -la pornographie devra être dans le débat).
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L’exemple problématique du vocabulaire:
La Shoah
⊿ »L’enseignement de la Shoah à l’école serait-il délaissé ? « Au contraire, plaide Églantine Wuillot, professeure d’histoire-géographie associée au laboratoire ECP (Éducation, cultures et politiques) de l’université de Lyon-2.
◘Les enseignants utilisent, plus qu’avant des archives, des documents scientifiques, pour faire cours. » En formation continue, certains suivent des stages sur le sujet, parfois à Auschwitz.
⊿La Shoah est au programme en CM2, en 3e au collège et en 1re au lycée.
- Voyages sur des lieux de mémoire (Auschwitz, Izieu, mémorial de la Shoah…), témoignages en classe de descendants de déportés, enseignement via les nouvelles technologies… nombre d’enseignants ne se limitent pas au cours théorique Source
Pourtant
Soixante-quinze ans après la libération du camp d’Auschwitz, les Français connaissent-ils bien cette sombre page de l’histoire ? Pas vraiment, si l’on en croit le sondage de l’institut Schoen Consulting
- Presque un Français sur six (57 %) ignore le nombre de juifs tués (6 millions) lors de la Shoah,
Selon cette enquête réalisée en novembre 2019, auprès de 1 100 personnes de plus de 18 ans.
- Ce chiffre monte à 69 % chez les moins de 38 ans.
- Autre chiffre qui fait froid dans le dos : 16 % des personnes interrogées disent « ne pas avoir entendu parler » de la Shoah (25 % chez les moins de 38 ans).
A pointer: des manques de relai
⊙Le cours d’histoire sur la Shoah en 3e est prévu sur une séance d’une heure. Libre à chaque enseignant d’approfondir, sans perdre de vue le reste du programme. Par ailleurs, l’étude de cette période n’est pas obligatoire pour certains bacs technologiques et professionnels.
◑Concernant cette méconnaissance des jeunes, la fondation Jean-Jaurès qui avait mené une enquête similaire l’an dernier pointait plutôt un manque de relais : « Ces jeunes générations, si elles peuvent avoir en mémoire une partie de leurs programmes scolaires consacrés à la Shoah sont au quotidien moins exposées à la mémoire de l’Holocauste lors de discussions familiales ou via les médias. »
▻C’est là que la programmation culturelle et les projets de valorisation du patrimoine doivent entrer en jeu, afin de poser les conditions d’échanges et de partages nécessaires à toutes les questions inhérentes au racisme, tenter d’endiguer l’amalgame et toutes les formes d’appel à la haine.
- Antisémitisme : « Haine absolue de l’Autre, l’antisémitisme n’est pas une variante du racisme mais son noyau dur. »Source dossier mediapart
△Les amalgames envers l’Islam et les musulmans, par exemple, les migrants, les propos tenus sur des chaines de télé, Cnews en tête, les appels à la haine relayés depuis les réseaux sociaux, les campagnes de désinformation, l’instrumentalisation des mouvements de contestation, la montée des théories complotistes…
Nous nous devons, plus que jamais, de créer toutes les formes de relais pour éviter l’isolement, le repli, le harcèlement….
☉Alors que l’élection présidentielle de 2022 approche, ceux, né.e.s en 2004 pourront voter pour la première fois, soit la génération Z (né.e après 1995, celle des réseaux sociaux).Source
Immigration, chiffres, clichés et faits
▵La France compte, depuis le 1er janvier 2019, 66,9 millions d’habitants.
▿Selon les derniers chiffres de l’Insee, 6,5 millions d’immigrés vivaient en France en 2018, soit 9,7 % de la population totale.
◣Aides sociales, afflux de migrants, « laxisme », tout est bon pour dénoncer l’arrivée ou la présence d’immigrés sur le sol français.
// Cette thématique, souvent épidermique en France, où les enquêtes d’opinion montrent une montée du sentiment xénophobe, est riche en clichés.
◖Des clichés qui sont le plus souvent relativisés, voire démentis par les faits.
Sommaire des idées reçues
1. « Il y a une hausse massive de l’immigration en France »
2. « Il y a une « explosion » des arrivées de migrants en Europe depuis deux ans »
3. « La France accueille plus d’immigrés qu’ailleurs en UE »
4. « La citoyenneté française est « bradée » »
5. « Les immigrés viennent massivement « toucher des allocations » »
6. « On accorde le RSA à tous les étrangers dès leur arrivée »
7. « L’immigration ruine les finances publiques »
Crise des migrants
Ce qui se passe aujourd’hui est presque pire qu’en 2015
◗ Philippe Leclerc, représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en Grèce, dénonce la fébrilité européenne face à la question des populations qui fuient la Syrie. (Le Monde, 16 mars 2020)
▿ »J’ai vu des policiers et des militaires qui se lançaient des gaz lacrymogènes de part et d’autre de la frontière et, au milieu, 400 migrants pris en tenaille.
▿Je suis aussi allé au centre fermé de Filakio, où une minorité des personnes qui franchissent la frontière sont transférées.
▿Il y a 120 mineurs non accompagnés qui attendent là depuis huit mois et j’ai aussi rencontré huit femmes afghanes avec leurs enfants qui avaient été séparées de leur mari. »Sources
II. Quand la jeunesse décide d’entrer dans l’histoire
L’histoire citoyenne
◄Ateliers, formations, interventions en milieu scolaire
▢ »Idée, mise en pratique au Québec: offrir aux jeunes ayant terminé leurs études secondaires un cadre scolaire original durant deux ou trois ans avant d’intégrer l’université.
▫Dans les Cégep (Collège d’enseignement général et professionnel), on dispense donc à des jeunes de 17-18 ans un enseignement alliant formations préuniversitaires et formations techniques.
▫Dans ces établissements où règne généralement une grande mixité socioculturelle, on veille aussi aux échanges d’idées, aux relations sociales, aux stages humanitaires, à l’aide aux étudiants démunis.
Une question d’ambitions
▫Le documentaire: « Maisonneuve, à l’école du vivre ensemble » – Nicolas Wadimoff et Emmanuelle Walter.
Une coproduction de Coop Vidéo de Montréal, AKKA Films et Temps Noir.
- Le dimanche 1er mars 2020, près de deux ans après le tournage, avait lieu la première mondiale du documentaire Maisonneuve à l’école du vivre-ensemble.
- Présenté dans le cadre de la 38e édition des Rendez-vous Québec Cinéma, ce documentaire, réalisé par Nicolas Wadimoff et Emmanuelle Walter, est le fruit de toute une année de tournage au Collège de Maisonneuve.
☰Mise en contexte:
« En mars 2016, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a octroyé au Collège de Maisonneuve une subvention pour mettre en place des mesures d’appui à la diversité ethnoculturelle, dont l’embauche de travailleurs de corridor, la tenue d’un forum ouvert pour tous les étudiants et des groupes de parole pour les membres du personnel.
⌑Tourné en 2017-2018, année qui a suivi le déploiement du projet-pilote Vivre-ensemble au Collège de Maisonneuve, ce documentaire suit une dizaine d’étudiants et quelques membres du personnel dans leur désir « de mieux vivre ensemble ».Source
░Maisonneuve: grand établissement de Montréal regroupant près de 7 000 élèves.
⌑Les raisons du choix : ici, en 2015, tout le monde avait été stupéfait d’apprendre que plusieurs étudiants avaient tenté de rejoindre le groupe armé État islamique en Syrie.
⌑Le combat de lutte contre le racisme continue toutefois comment expliquer le très faible pourcentage de minorités visibles, autrement dit d’étudiants d’origine étrangère, au sein du principal syndicat étudiant ? Source
▭ Question citoyenne et environnement
▾Les Clean walkers se sont développés tant sur le fond que sur la forme, la population est diversifiée, l’idée de participer, de relever d’une communauté, d’effectuer un geste qui doit avoir du sens, une façon de montrer l’exemple…

▾Par ailleurs, une initiative vivement conseillée, à impulser, le plus possible, car elle qui peut être inclusive, pluri partenariale et trans générationnelle, les représentations du patrimoine/matrimoine – vert, monuments, édifices- ont tout à y gagner.
▾En outre, l’idéal serait de valoriser ces collectes en transformant ces ramassages en avoirs/Trocs auprès des commerces indépendants, associations, place de piscine, spectacle, cinéma…
L’histoire systémique et géopolitique
▤Une question de repères
❏La création d’un espace anonyme serait une piste à développer, la web radio peut permettre la diffusion sans citer le nom de ces interlocuteurs, sans nécessairement être impressionnante du point de vue de son dispositif.
▔La programmation culturelle, toujours, dans cette volonté d’être inclusive doit se soucier de toutes les formes d’espaces de paroles: s’ils sont individuels, collectifs, nominatifs ou anonymés, si ces accès sont intimidants, si la parole pourra être spontanée et sans censure.
◔La rhétorique doit être au centre des intérêts, afin de sensibiliser à la manipulation et éveiller l’esprit critique sachant que le complotisme s’en empare pour détourner la science, par exemple, tel que nous l’avons pour l’épidémie de Coronavirus. Source
L’histoire de l’activisme politique
La cravate, les pièges qui brisent l’ambition
La cravate, film documentaire d’Etienne Chaillou et de Mathias Théry, déjà auteurs du stimulant La sociologue et l’ourson en 2016, invitent à découvrir l’itinéraire d’un jeune homme « ordinaire », aveuglé comme tant d’autres par les sirènes idéologiques du FN et désireux de s’épanouir dans cette structure politique qui lui paraît si différente des autres.
Avec La cravate, ils suivent à la trace un jeune militant du « Rassemblement National » qui rêve de faire carrière au sein du parti de Marine Le Pen.
Le parti politique comme ascenseur social
2016, Bastien a 20 ans, depuis l’adolescence, le jeune homme, issu d’un milieu modeste, milite pour un parti qui ne s’appelle pas encore le « Rassemblement National », mais répond toujours à son appellation « historique » : le « Front National
◃En plus de se soucier de ces logiques communicationnelles devenues virales avec les réseaux et les nouveaux horizons offerts aux influenceurs, les électeurs du Rassemblent National, notamment les primo-votants restent une cible, à part entière:
- Lorsqu’ils votent, les 18-24 ans le font pour le Rassemblement national (RN) à la même hauteur que le reste de la population : 21 %.
◃Cependant, c’est vers la génération Y – 25-34 ans (Millennials)-la première véritable génération à grandir avec Internet, l’ordinateur et les jeux vidéo. «Ils sont dans ce que les sociologues appellent le « présentisme », la culture de l’immédiateté- qu’il faut se tourner car le Rassemblement national est devenu le premier parti de cette génération. Source
◃Mais c’est aussi du côté des jeunes ruraux, qu’il faudrait regarder ce pourquoi les programmes culturels et de valorisations ne peuvent plus, uniquement, se concentrer sur les pôles, les villes, créant ainsi un mur d’isolement. Le traitement qui est réservé à la ruralité est parfois terrible: sujette au repli, propice au communautarisme, promesse à l’exclusion, au jugement de valeur, elle, qui est déjà abimée par tant de freins et de précarités!
L’histoire culturelle
▷Il est possible d’offrir la possibilité aux jeunes publics de parler, de s’exprimer autrement que lors de votes nationaux. Leur vote n’en demeure pas moins politique, au sens noble du terme.
▾C’est le cas lors de jury. Interrogeons la constitution de ce jury, qui le compose serait essentiel à se demander, quelle parité ? Quelle surreprésentation ?

▾La question de l’âge n’est en aucun cas suffisante, elle ne fait que segmenter une littérature sans permettre à cette dernière de s’émanciper des étiquettes.
▾Celle de la classe ou de l’établissement, ou alors si ces établissements ne sont pas dits- généraux et si ces classes ne sont pas dites- de spécialités.
⊗Il est impératif de retenir qu’en France, les filles souffrent de discriminations dès leur plus jeune âge : c’est le résultat d’une enquête effectuée par l’Unicef qui a donné la parole à plus de 26 000 enfants et adolescents.Source
▚Le terrible constat des dégâts des filières, de leur supposée supériorité, devrait être obsolète. C’est là, à l’aune de cette grande question de l’émancipation culturelle, que la programmation devrait sortir de tous les clous, se faire laboratoire, expérimentations!
Une parole captive ?
Cette proposition expressive peut aussi paraitre captive telle que cette appellation, dans le monde de la culture depuis sa sociologie lorsqu’il s’agit de catégoriser ses publics- publics captifs, sous-entendu contraint par un programme scolaire, un.e professeur.e de se rendre à telle ou telle représentation théâtrale par exemple.
De surcroît, l’infantilisation de certains dispositifs, la difficile prise de parole des timides, l’inégalité filles /Garçons, la non prise en compte des émotions dès le plus jeune âge n’aident guère.
- L’étude de l’Unicef, déjà citée en amont, insiste notamment sur la ségrégation qui existe selon les sexes dans l’espace public. La cour de récréation, en particulier à l’école primaire, fait l’objet d’une analyse spécifique qui observe que les jeux des garçons sont priorisés, qu’ils bénéficient des espaces centraux alors que les filles sont confinées sur les côtés.
- Les enfants sont aussi, garçons et filles, soumis à la violence des rapports sociaux entre eux et avec les adultes, ce dès le CP à travers attaques, moqueries, discriminations… Cette fois-ci, l’origine sociale a un poids déterminant.
Cette photographie présente une disposition choisie ou subie, la question reste entière.

◢Pour cette édition 2019, quatre jurys de jeunes lecteurs, sélectionnés par France TV, étaient invités à confronter leurs points de vue et à partager leur ferveur en compagnie d’un critique professionnel, pour choisir leurs lauréats dans les catégories « livre illustré », « fiction junior », « fiction ado » et « bande dessinée ».
▔On remarquera que tous les prix décernés, cette année, à Montreuil ont été remportés par des femmes. sources
▕Nous ne saurons pas de quelle manière ont été sélectionnés ces quatre jurys mais je vous invite à vous rendre sur le site en lien afin de prendre connaissance des photographies, toutes d’Eric Garault, notamment dans le défaut de parité, l’attitude, la posture, les logiques de rapprochement des membres des jurys.
➤Des pistes, il en existe encore beaucoup d’autres, cet article est une manière schématique de responsabiliser les programmateurs dans le cadre d’une approche sociétale des valorisations culturelles – patrimoniales et matrimoniales.
Isabelle Pompe L, 13 avril 2021.
Une réflexion sur “L’histoire contemporaine, accès et réception”
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