Taron Benson, Humaine Résistance

◤C’est alors que je réécoute David Krakauer, découvert en 2007, au New Morning à Paris (10) avec SoCalled & Klezmer Madness, un live au Bikini à Toulouse enregistré novembre 2013 que je rencontre Taron Benson, chanteuse/rappeuse du groupe toulousain, Anakronic.

▿Depuis une décennie, l’Anakronic Electro Orchestra mélange l’électronique à la musique klezmer. En invitant la rappeuse New-yorkaise Taron Benson, l’excellent groupe s’offre une parenthèse hip-hop sous un nom raccourci : Anakronic.

Ce qui a changé cette fois, c’est la voix qui conduit la musique instrumentale d’Anakronic Electro Orchestra à devenir Anakronic.

En amenant la parole, Taron Benson a mis une force humaine, soutient Mikaël Charry, le cerveau de l’AEO. Jusqu’à présent, on utilisait des samples de voix très trafiqués comme une matière musicale, on était dans l’abstrait. Là, on est vraiment dans le concret, avec une diction qui porte un sens direct. Il nous a fallu travailler notre musique, les arrangements, pour amener Taron dans notre son.

-En somme, laisser le rap se mêler à une musique électro-klezmer que le groupe toulousain façonne depuis maintenant une dizaine d’années. (L’article date de 2015).

longueurdondes- Anakronic

◖Une Très belle performance, c’est peu dire…

ANAKRONIC ELECTRO ORCHESTRA

▷L’histoire de l’AEO est celle d’une rencontre au hasard, et de ses suites heureuses. À la base, il y a Mikaël Charry, un homme aux machines qui découvre, par la grâce d’une master class, la musique des Juifs d’Europe de l’Est.

▾Le dialogue entre la culture électronique du garçon et cette musique instrumentale en plein revival débouche sur un remix du clarinettiste David Krakauer, le pape du renouveau klezmer à New York.

//Sous le patronage de ce musicien et d’un producteur attentif, Claude Zimmer – qui a aussi permis l’envol de Yael Naim -, l’aventure Anakronic Electro Orkestra peut commencer ; elle prendra, au fil des disques, un joli tour.

▾“Au début du projet, je me suis plus approché de la culture juive, mais nous n’avons eu de cesse de s’en détacher. Pour nous, c’est un sujet d’étude”, confie Mikaël.

  • L’album “Noise in Sepher”, paru en 2013, synthétise la façon dont le groupe toulousain se joue de cette culture pour mieux capter son essence. (Source Longueur d’ondes/ Bastien Brun).

▾“C’est un essai, un exercice de style, parce qu’on aime tous le hip-hop. On avait déjà travaillé ensemble sur une chanson de l’album “Noise in Sepher”, on avait adoré sa rage et on s’est dit : “C’était bien quand même, faisons un titre supplémentaire” !

⊿ »On a commencé à bosser sur un titre, puis sur un EP, et puis c’est devenu un album parce qu’il y avait tout simplement cette envie”, raconte Ludovic Kierasinski, le bassiste et producteur maison de l’AEO.

▕“Le rap, on a tous ça en nous depuis très longtemps,” poursuit Mikaël, sourire au coin des lèvres.

//“Moi, je suis un gros fan de DJ Shadow, d’Eminem pour le côté mainstream, et de trucs plus old school comme les Beastie Boys. Du hip-hop de blancs, oui, mais on aime aussi le vrai hip-hop, le hip-hop noir. »

▒La suite à ce prologue, un disque avec Krakauer

Le festival Jazz’N’Klezmer

▚Festival vécu et adoré dès ma découverte en 2007, je ne sais pas encore qu’il existe depuis 2001 et prend la pleine mesure de celui-ci en 2009.

☷ »Un « festival de niche » : voilà comment la directrice de Jazz’n’klezmer, qui démarre ce week-end, qualifie ce festival unique en son genre, dédié au klezmer, ce swing des Juifs ashkénazes qui a voyagé de l’Europe de l’Est aux États-Unis.

// Cette niche, Laurence Haziza l’a voulue spacieuse et accueillante, pointue, mais ouverte au plus grand nombre, et « pas seulement aux auditeurs des radios juives ou aux geeks de la culture yiddish ».

▢Dès son arrivée à la tête du festival il y a dix ans, elle a donc entrepris de décloisonner les genres et les publics.

◾En sortant de l’Espace Rachi, très communautaire, pour investir de nouvelles salles (New Morning, Bellevilloise…). En faisant venir des artistes pas très casher dans des lieux de culte (tels Vincent Peirani et Emile Parisien, pieds nus qui plus est, à la synagogue Copernic). En mélangeant, enfin, les espaces et les esthétiques, par le biais de métissages inédits. – Telerama en 2018.

◐Il démarre, cette année 2021, en février avec dès le 28, Medz Bazar et se poursuit jusqu’au 24 juin, tout le Programme du jazznklezmer, ici.

KLEZMER PARENTHÈSE

◔Le Klezmer me plaça en devanture artistique du protéiforme YOM. Artiste que je ne cesserai de suivre depuis son 1ER album –New King of Klezmer Clarinet » (A tribute to Naftule Brandwein)// 2008 Buda Musique/Socadisc.

Un soir, je tombe en panne et laisse traverser mes éléments premiers par un hystérique concert. 10 ans plus tard, je réécoute, toujours, cette splendeur, sans perdre une seule sensation de cette soirée monstrueuse, nous étions en 2011, dans mon quartier de l’époque, la Maroquinerie m’offrait le live With LoveYom & The Wonder Rabbis

▟Clarinettiste virtuose et inspiré, Yom n’a eu de cesse d’explorer nombre d’esthétiques musicales.
Du klezmer traditionnel revisité aux musiques électroniques, en passant par le rock, l’americana, la musique classique et contemporaine, sans parler de formes totalement inclassables, cet insatiable touche à tout en quête d’absolu ne perd cependant jamais de vue sa vision de la musique, l’approche de l’âme humaine, un besoin d’universalité et de spiritualité qui le conduisent depuis quelques années à s’inspirer des musiques sacrées pour faire évoluer son langage.

◙Une sorte de fil rouge, au long duquel on trouve son duo avec Wang Li ainsi que « Le Silence de l’Exode », mais aussi ses deux créations 2017, « Prière » et « Illuminations ».

▵En 2018, ce cycle se poursuit avec la création « Lingua Ignota » célébrant la sainte mystique Hildegarde von Bingen. Par ailleurs, la re-création de Yom & the Wonder Rabbis est l’occasion de célébrer dix ans de scène en tant que leader, et de continuer activement à tisser les liens qui unissent musique et spiritualité. (Source Yom.fr)

ANAKRONIC FEAT TARON BENSON suite…

….The Watch– 2ème titre de l’album Spoken Machine//

►Si vous souhaitez prendre le pouls de l’inventivité d’Anakronic, c’est par ici

▲« On part du klezmer revisité pour aller vers le klezmer totalement réinventé, du mélodique au plus abstrait. Chaque titre est l’occasion de tenter et d’innover. »

▃Nous pouvions lire, en début d’année ce petit message – « Quelques informations en vrac sur le nouvel album : son nom est Liviyatan, il est en cours de mixage, et nous avons invité 7 femmes et 7 hommes à y participer. Plus d’infos très bientôt. « 

◖2021 – Donc:

Après deux années particulièrement actives entre les sorties de « Noise in sepher » (2013) puis l’étonnant « Spoken machine » (2015), Anakronic a souhaité faire de chaque album un véritable projet à part entière.

▵Pendant que certains artistes se voient reprocher leur manque de renouvellement, ce n’est pas vraiment ce qui colle à la peau des toulousains.

▵A peine un an plus tard, Anakronic propose un nouvelle facette de ses penchants electro/klezmer avec un maître en la matière, David Krakauer. Trois albums en quatre ans, difficile de faire mieux ! D’autant plus que chacun d’entre eux ont été marqués au fer rouge, saillant et brûlant à la fois.Source le Musicodrome.com

◗Les performances live restant toujours mes favorites, les concerts nous manquent tous cruellement, alors…Un petit peu de Festival de la Paille en 2015 – Festival de la Paille-Métabief/FC/30 et 31 juillet 2021

Isabelle Pompe L, En chronique résistance, 26 mars 2021.