Punks de rigueur

➤ Auteure interprète, voici ce qui pourrait désigner mes façons d’appréhender mes espaces de circulation, née en 1977, ère de croisement, carrefour où toutes les tentatives musicales allaient prendre de sérieux virages. Rien ne peut être anodin dans mes mélomanies.

◅ En écoute familiale de façon convulsive, tout près des furies expérimentales musicales des décennies 60 et début des années 70, nez à nez avec Les Clash, ayant ma mère pour défenderesse indéboulonnable, j’ai pu croiser, sur mes routes disparates, des êtres aux propositions verbales et sonores d’une extrême radicalité, toutes tiraillées, disons, par « certaines » vicissitudes.

La colère n’a pas une couleur

❏ C’est dans cet état d’esprit de contemporaine d’une époque en proie aux schismes que j’ai pris en pleine tête les Sex Pistols.

▴N’ayant pas grandi en Angleterre, mais étant, toutefois, à même de mesurer, dès plus mon jeune âge, les difficultés matricielles que pouvaient subir les plus pauvres, je me suis laissée amadouer par ces paroles guerrières.

▴Ces visages gueuloirs, ces chansons instinctives composées d’hymne à ceux qui composaient mon environnement premier, m’ont demandé une écoute plus qu’attentive.

◘ Par respect pour ces explosions compulsives, ces quêtes de respect, ces révoltes justes, j’ai poussé le cran toujours un peu plus en allant jusqu’à compter sur l’amitié complice, grâce à la culture punk de mon frère, des Béruriers Noirs.

▿35 ans de considération pour la musique, le mouvement PUNK, pas rien pour une existence qui ne compte que, bientôt, 9 ans supplémentaires.

▁ Never Mind The Bullocks, Here’s the Sex Pistols sort, en France, le 11 octobre 1977, j’ai, pas tout à fait, 8 mois. Les Ramones avaient déjà rappliqué, les albums Leave Home et Rocket To Russia sortent la même année.

☰ Terre de sédition, ma famille, incarnée par une mère isolée mais mélomane, un père absent mais rock ‘n’roll, a vu son union/désunion se construire à partir d’éléments symptomatiques telle que la musique en écoute libre et volontaire dans chacun des espaces communs, collectifs (maison, voiture, rue) et personnels (chambre, casque).

⊗ Allant jusqu’à faire de celle-ci le seul langage domestique compréhensible par toutes et tous.

▢ La 2ème vague Punk britannique est sur le point de s’abattre sur nous, Anti-Pasti, The Exploited à qui l’on doit, notamment, l’adage Punks not dead, avec leur brutalité et leur rythme effréné ne nous laissera pas en reste du Trash.

⌑ Ces masculins mélomanes et musiciens dans l’âme, que sont mon père et mon frère, ont contribué à la vitesse de propagation de ces sons. Ces derniers se diversifiant, dilatant le temps, à volonté, avec une aura crépusculaire, densifiant ainsi chaque minute familière de leurs esclandres.

▤ En procurant aux secondes écoulées des sensations tumultueuses, la musique, reine mère, réclamait son dû.

La couleur du sang est universelle

⌘ Ce n’est qu’aujourd’hui que je réalise que les choix des uns et des autres tournaient, parfois en boucle, autour des digressions substantives du Punk.Les textes préfiguraient avec une profonde exactitude mes devenirs d’exploitée, en mal de vie bonifiée par les galères. Terribles visionnaires ces punks!

▸1978 voit débarqué Public Image Limited, PIL, pour les intimes ou les férus d’acronymes.

┘ Le rock britannique, dans les quelques années qui suivirent, ne fut pas en reste au regard de la place que mon antre familiale a pu lui sanctuariser. En attendant, ses incarnations de l’époque pouvaient donner des vertiges! Joy Division, The Cure, Jesus And Mary Chain étaient en écoute libre et obsédante depuis la chambre de ma sœur.

┗ Leur préférant Led Zeppelin pour matière noire, je tendais, néanmoins,  avec respect pour l’exigence de ses choix, mes oreilles aguerries par, déjà, des années de pratiques.

▼Sombre et sanguine voire sanguinolente était notre passion pour le singulier contemporain, celui qui se présente à l’oreille mâtiné de bruits, de sons encore inouïs dans le but de nous livrer bataille, d’inféoder nos certitudes.

═ C’est donc naturellement que le Hip-Hop s’est pointé et qu’avec ferveur nous lui avons concédé tout le crédit qu’il méritait. J’ai, alors, moins de 10 ans lorsqu’il frappe à la porte de mes frêles oreilles. Du haut de ce saint sacre, il a envahi mes jours et nuits, installé, chaleureusement, dans mes début d’adolescente.

╗ Et puis, des voix, encore des voix se sont gravées, d’hommes et de femmes, des effets, mélodiques ou pas, des styles, signatures, marques,  l’instant tribal exige de vous une fidélité sans faille.

◌ Pas de blague en terre musicale, j’ai défendu les couleurs de très nombreux artistes, groupes, jouant mon rôle à fond, plein cadre, de prescriptrice partageuse plus que donneuse de leçons.

⊿ Je ne me suis pas toujours reconnue dans l’identité collective qui colle aux semelles des communautés de fans. Trop sexistes, bien des fois, je me suis demandée si j’étais pleinement la cible ou si mes adhésions auditives ne relevaient pas d’accidents.

☉ Toujours est-il que, depuis quelques jours, je resté assise à offrir à mes écoutilles des perles d’une grande rareté, salvatrices en ces temps pourris.

Punk, aujourd’hui

◒ Au cours de cet article se sont incrustés des moments de bravoure musicaux des Sleaford Mods, le plus grand groupe punk du XXI ème siècle.

◖ Ils bousculent la méthode, les façons d’œuvrer, je suis affairée à les recevoir, dans ma discothèque, avec les égards de rigueur. C’est un régal, en ces jours et nuits moches, de leur livrer mes souvenirs et références musicales et de les compter parmi les miens désormais. Bien quadragénaire, on reste punk en février 2021, que s’y attende ou pas, en colère et en rythme!

▵A cela, j’ajouterai qu’ils m’ont permis de découvrir, une artiste, Billy Nomates, à écouter de toute urgence. Billy Nomates, portrait Télérama

▵Et un lieu qu’il me tarde d’expérimenter, L‘Ancienne Belgique – Site officiel

◗ La plus belle chose que je puisse vous offrir, puisque la vie devrait être comme ça, c’est un concert…

…..En concert pour 2021, 25 octobre à Nîmes (Paloma), le 26 à Nancy (L’autre Canal) et le 3 novembre à l’Élysée Montmartre à Paris.Billetterie !

Bien à vous,

Isabelle Pompe L, toute en poetry punk!