Running Wild

Il existe des déclencheurs, des starters qu’on ne pensait pas automatique, des intervalles où cela devient limpide, le pilotage se fait en douceur, le déclic a amorcé son engagement. Vous êtes sur la bonne trajectoire.

Le ressort est un temps court, préparé depuis quelques mois, vous l’avez visualisé avec une grande perspicacité au bon milieu de nulle part.

Votre atterrissage, en terre amie, vient restituer la justesse du décor, réaccorder les sonorités glabres, rembourrer les personnages, remettre de l’ordre dans vos canevas.

Il vous a convié à l’accompagner.

Vous êtes, bien, à bord.

L’éveilleur possède plusieurs habits, lieu, être, parole, auteur, écrit, titre, vous ne savez ce qui vous a amené à voir si clair. Un ensemble, un assortiment de situations qui marche comme une cause.

Il m’a fallait, peut-être, rencontrer l’Arpenteur.

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Julien Gracq a concouru à mon état de bien-être, à la conquête de ma juste place, il s’est installé dans un endroit que j’ai travesti pour organiser la lecture de ses textes.

Il était posé, là, avec d’autres comparses, chéris de mes doigts de lectrice, férue d’ouvrages voyageurs, avec son cartel de mots, accoudant sa prose au comptoir de son style inégalé.

Ils ont agi de concert sur moi, avec l’action d’un monte-charge psychique. Je quittais mes charges mentales d’égarée pour me sentir de plein droit au bon endroit.

Lire Julien Gracq fait beaucoup de bien, à voix haute, en public, il désinhibe et libère notre peau de précaire.

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La Maison, inédit sorti en mars 2023, Les Eaux étroites, Au Château d’Argol, Liberté Grande ( le seul recueil de poèmes de Julien Gracq, publié en 1946)…

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Il m’a installée plus confortablement que je ne pouvais l’imaginer il y a encore quelques semaines au Lavoir d’un village, où laver ne se fait plus, nettoyer peut-être un peu mais se réconcilier avec soi, encore, avec exactitude.

Depuis le 17 septembre, jour de déclenchement, je projette et anticipe, crée et envisage de monter un collectif de théâtre et de danse amateur ouvert à toutes et tous à partir de 7 ans.

La clarté de la révélation m’a déposée là. Voici ma réponse et ses premiers éléments.

Le désir irrésistible de retourner au théâtre, non par la porte de l’écriture comme ce fut le cas pour « Riffs de rigueur mais par celle de la création…Idée paisible qui chemine puis finit par tarauder le corps entier et l’esprit du cœur.

Un soubresaut cérébral vécu comme un grand appel d’air.

Revenir au vivant constitue un acte tant espéré.

« Riffs de rigueur » s’inscrit dans une démarche théâtrale en écriture contemporaine. Ce texte, séquencé en 15 courts motifs musicaux à l’instar d’un riff – rhythmic figure – en musique, est à lire, jouer, chanter, slamer…Telle une matière brute poétique et mélodique, cette création permet toutes les interprétations scéniques possibles. Rédigés, non sans ironie et amour de la langue française, ces Riffs s’apprivoisent en toute liberté.

Nous étions en 2013 lorsque les 1ers riffs firent leur plaine apparition.

J’ai parlé de ce projet à des élèves de l’école du village, partants, j’ai confectionné des affiches à diffuser un peu partout, crée un groupe public FB pour cette V.A.B…Je mène ces micros actions pour donner de la matière vivante à ce topo.

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Avec un sens de l’humour et du jeu de mot, le nom, La Vayres à Boire m’est arrivé, tout seul. La V.A.B, sans vague.

Alors qu’en pleine campagne les questions d’accès se multiplient, à l’emploi/à la santé/à la culture, le territoire est, par ailleurs, permissif, se faire plaisir, créer ne devrait donc pas être la mer à boire.

Au sens où cette tâche est tout à fait faisable, il conviendrait de relativiser la difficulté et le volume de celle-ci dans une commune satellite de 900 vivants. Les espaces sont présents, les lieux sont là et les idées, dans ma tête, fêtent leurs portes ouvertes!

Les conditions sont créées pour créer.

Le plus dur reste, peut-être, à venir: que les habitants se l’approprient, que les publics se déplacent.

La Vayres, nom du village et de sa rivière, sujet d’étude fragile et en danger m’a semblé obligatoire à reprendre. A boire, parce qu’aussi c’est étancher sa soif. Nom de ma dernière exposition!

La culture ça se nourrit de projets et, dans ces espaces, qu’avec condescendance, on qualifie de désert, nous avons soif!

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Aux oreilles, actuellement, sonne celle-ci « Running Wild » sortie de l’album d’Angel city/The AngelsNight Attack (1981/ Epic records)leur 5ème album après Darkroom. On peut adorer Nothin’ to Win, Talk about You et prendre connaissance des paroles de Running Wild….

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Don’t let her take you in, don’t let her take you in
Don’t you let her take you in, she’s running wild

Outside, nothing to bother her
No ties, no one to follow her
Outside, she’s running wild

Running wild
Crying out for more
Running wild
Never gets it all
Running wild
Burning up inside
Running wild
Can’t stop her now

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Au cours de la transformation, on partage son temps d’écoute avec des pépites comme In the Garden, le 1er album d’Eurythmics sorti en octobre 1981.

« Produit à Cologne, le duo se voit épaulé par des musiciens de renom : entres autres Holger Czukay et Jaki Liebezeit de CAN pour les cuivres ou Clem Burke de Blondie à la batterie.

Prenons le temps de finir en beauté ce voyage et reprenons le chemin de ce jardin, dont l’insuccès plongea Annie dans un profond mal-être, avec soit Never Gonna Cry Again soit Take Me To Your Heart

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