Je vous présente, en extrait, cinq «dix bonjour», derniers fruits de créations mûris sous le soleil des JO de Paris. A expérience humaine unique, droit de réponses et saluts photographiques obligatoires.
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«N’ai pas pour souhait de garder des noms starisés, oscarisés, les multi médaillés me filent le blues. Les yeux frais, j’ai fait la découverte, ai vu passer sous mes radars le visage d’inconnu.e.s. La mise sous lumière de pratiques sportives, d’incarnations et d’émotions, d’explosions, par étapes, la première semaine, m’a invitée à un entraînement cardiaque des plus explosifs. Je dormais peu.
Quelques surgissements déconcertants ont sifflé mes tympans, des noms, des voix et visages qu’on aimerait sortir du cadre et voir partir, c’est alors que ma télé a pris ma tête sous son bras, carte en mains, elle s’est mise à tracer ma voie, calée sur mes nouveaux guides-trésors.
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J’ai pris la route oculaire d’une succession de voyages sportifs, n’ai pas regardé un seul «Quels Jeux» par insubordination. Je méprise la condescendance et l’absence d’empathie. Marre un peu quand même de voir Luyat, d’ouïr ces grosses voix de commentateurs athlé, bassin Arena, Nelson, remballe, lâche la croix, le bilinguisme n’est plus pour toi, le touché de médailles, non plus et puis quel sexisme: joli me sort par la trachée, fille et garçon, vocable cuit archi cuit qui ne peut plus se parer de modernité, contraste glaçant avec l’avant-gardisme, rétro futurisme de l’open mind monstrueux de JO24.
JOLLY Tout Un sigle.
Merci à Rouen.
Au fil des kilomètres expérimentaux parcouru par mes nerfs, le nombre inférieur de journalistes féminines m’a stoppé dans mes fulgurances, pour des jeux à la parité sportive absolue, on ne comprend guère où sont les frangines?
La surenchère publicitaire m’a aussi tapé dans les côtes. Ma surface écranique a plus d’une fois reçu le mute.
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LVMH calme les ordonnances, malade de luxe, je ne suis pas et Paris c’est pas Vuitton. Paris, c’est surtout de l’histoire, des histoires aux nomenclatures humaines, bien plus que toi. Sa présence omni, par delà, les bagages ovnis, le meuble à médailles, les tiroirs bien rangés, écrin parés d’ or, argent, bronze, Vuitton c’est un peu le Dark Vador des jeux. On frôle la flamme du «je suis ton père». Mais, on veille, Paris, en tension, a toute notre attention.
La solidarité entre athlètes, pour ces jeux hors d’un monde démoli, a tartiné mon cour d’un grand baume de tigresse. Le visage, un instant-t, d’un espace de socialisation, quasi religieux, comme sauvé de la montée des eaux grâce à la Seine, a accouché de mille émotions. Pas si loin de Noé mais sur orbite.
J’ai pris le clin d’œil seinique, à titre personnel, un ricochet à mes histoires d’amour tragiques du fleuve Seine, celui qui m’a pris mon père, m’a posé à ses basques pour trimer plus de dix ans, m’a donné à goûter ses rixes de rives en terre rouennaise, au point d’élire, en marque, le mot dièse #rivegauche, mieux qu’un parfum, un territoire disparate et honni cher à mes bastons. La Seine c’est la femme de ma vie, marâtre et daronne dont je suis la fille adoptive, limite bâtarde, et qui ne cesse de me rappeler à son importance en ces jeux plus que fluviaux!
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Je suis un morceau de ce combat entre deux fleuves qui peinent à faire preuve de sororité. Je suis cette cavalière, morcelée par l’une et l’autre, ma Seine, tu seras donc constamment celle qui tient tête à ma chère Loire, patrie paternelle et familiale depuis des générations! Déchirée par tes rives, je le suis aussi par tes batailles rarement perdues d’avance. Là, désolée, ma Loire, c’est ippon direct!
Paris 2024 a grandi dans une pluralité de contextes géopolitiques plus qu’en crises, et puis, on n’oubliera jamais les attentats venus ensanglanter cette ville, Nice et la France. Des offenses douloureuses qui ont exigé d’exulter, il nous fallait bien ça, une vraie rémission.
Et puis, après une cérémonie d’ouverture jubilatoire, l’envie de vomir des commentaires, des erreurs par méconnaissance, se fait sentir, s’ensuivent de multiples harcèlements totalement condamnables, le wokisme vous em. On ne veut pas vous entendre salir la France avec vos mots crades, vos scandales lamentables qui ne tiennent à rien, qui ne reposent sur aucun de nos fils, on ne veut pas de vous comme conducteur. On ne vous plus vous subir, taisez-vous. Vos clameurs sélectives et vos félicitations ultra ciblées sont tièdes face à Des marseillaises non stop. Vous n’êtes pas détenteurs du bleu, blanc, rouge.
Retenez-le.
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Nos pavillons ont bouffé du répertoire, un trop de musique pour certains instants, des temps assourdissants, une temporalité de la fraîcheur et des décors tout puissants, jusque dans les dents, on a usé nos cordes. Notre méga gyrophare aux anneaux nous a embarqué plein flots sur l’Eiffel Tour! Les routes des Yvelines, je les ai essuyé de mes roues de coccinelle, tu parles si je connais Élancourt, un peu moins Versailles ! Et puis, chère banlieue, terre propice à tous mes rêves d’ennuyée, tu nous as claqué Vaires-sur-Marne, coup de projo sur une flotte amirale, vaisseau cockpit, à main massue, à deux bras nus, coups de sabre dans l’eau, on retient nos vagues le long de ses parcours canoë-kayak, longues vies aux céistes slalomeurs héroïques de ces jeux!
Non, je ne suis pas d’accord. Paris n’a pas méprisé la campagne, la ruralité, les issues ou les mal nés de la cambrousse n’ont pas eu l’impression d’être exclus de la fête. Paris, c’est notre capitale, notre phare, n’en déplaise. De toutes les régions, la Bretagne avait son contingent. A l’aune des fortifications territoriales, des concurrences exacerbées par les marques région, la Bretagne s’en sort bien. Comme à chaque fois ? J’ai fait l’expérience de la Normandie qui s’en mordait les doigts de ne pas être bretonne, je suis, Paris, sa banlieue, Châteauroux, Nantes, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine, pas de problème pour la diversité de ma culture qui prend, au passage, les observations et constate les trains de retard ! Ah, tourisme, identité des sons étranges qui sonnent creux lorsqu’on s’est mis à la table, un peu trop tard.
Les bassins, j’y viens, la vaste pièce d’eau, froid dans le dos, me voilà submergée par ces souvenirs de sensations bassins où je filais, gamine, pour coudre le parfait canevas…
Tout frais encore est le réveil, gueule de bois, trop tôt pour le dire, l’ivresse de dizaines de jours prendra son temps pour son blues.
Comme ça, un peu à froid, il y a des mots que j’abhorre, compliqué en fait partie et stratosphérique, aujourd’hui, par amour pour la Fédération Française de la Loose, allez savoir, la dite, redite, reprise, avec la nonchalance qui ne va pas au teint de ce mot m’a agacée. Oui, nous sommes partis sur la lune, oui, on a décollé, ça a secoué mais la stratosphère, c’est tout de même la seconde couche de l’atmosphère terrestre, comprise entre la troposphère (au-dessous) et la mésosphère (au-dessus).
Pour ceux qui sont allés jusque là, plus dure sera la descente, sans forcer sur la chute.
Si je vous retrouve, peut-être, un peu plus tard, je vous reparlerai de nos jeux. Pour finir, j’ai été très étonnée de constater que dans mes amis, mes connaissances, personne ne m’a parlé des LebrunBrothers, ni de Léon, ni des exploits collectifs de nos sports féminins et tous les autres combats explosifs qui ont cramé la peau de ma sensibilité. Je suis, peut-être, mal entourée. Je reste une passionnée de sport, non sans regret personnel, sans record, hormis celui de ma longévité spectatorielle, depuis de très nombreuses années, les trois quart de ma vie, j’ai suivi, en live, des sacres, consécrations et des milliers de larmes emplies de détresse, de joie, de fureur, j’ai fait le tour du monde grâce au sport! MERCI»
Isabelle Pompe, K.O après J.O, le 12 août 2024





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