Téma, 1er salon de l’édition, micro édition et auto édition

Pourquoi Téma ?

Cet événement prévu le 15 mars 2025 à Vayres est reporté. Merci de votre attention.

« Téma porte en lui un militantisme culturel. Traversé par la question constante et centrale des publics, ce salon est le fruit d’un travail de longue haleine d’une des cofondatrices de l’association Vayres à Soi. »

Ce projet a mûri au fil des réflexions faites ici et ailleurs. Un « persiste et signe » culturel pour conjurer les sorts jetés sur une campagne, ses habitantes et habitants, un peu trop vite jugés.

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Il permettra de mettre à l’honneur la création multi formats, multi supports, littéraire comme graphique, sans distinction de genre, du Limousin.

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Les études en sociologie de la culture sont rares pour permettre l’identification d’une vitalité de création à la campagne.

Nombreuses et nombreux résident en rase campagne mais se produisent et/ou exposent ou vendent en ville.

Attirer du monde, toucher les publics est une question sensible toutefois la campagne n’est pas un dortoir. En pleine mutation, elle voit des mondes s’entrechoquer, fait face à des replis complexes, possède des ambitions contrastées mais souvent contrariées faute de ressources financières suffisantes.

C’est un endroit où l’on doit.

Pour l’avoir expérimentée, à des âges différents, dans des départements aussi divers que l’Eure, la Haute-Marne, la Côte d’or, la Vendée, la Loire Atlantique et la Haute- Vienne, désormais, je sais que la campagne est polymorphe, pas une ne se ressemble.

La ruralité a 25 gueules. Pas nécessairement d’unisson, ni de solidarité.

C’est parfois une chance que de ne pas avoir de structure culturelle, de ne pas être entourés de scène labellisée, cela nous permet d’inventer, nous sommes conscients, également, de la précarité que cela engendre. Un sentiment ambivalent nous fait tanguer. Envier, partir, créer et résister.

Nous savons, vous et moi, que nous sommes nombreux à créer, à avoir créer, dans ces espaces, à avoir fouiller, chercher ou tout simplement à y avoir élu domicile.

Habituée aux territoires jugés ou marginalisés, j’ai vécu les banlieues, les quartiers comme la campagne de la quasi même manière, notamment, au regard des stigmatisations subies par ces habitantes et habitants.

L’isolement est aussi très fort lorsque là où l’on réside nous avons l’impression que rien n’a été pensé pour nous, avec nous.

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Je n’ai pas de réponse mais je réinterroge mes adresses et vit pleinement là où je réside.

Sans être du coin, je refuse de voir mes actions être parasitées par des appellations étranges « vayroise » Vs « non vayroise ». Je ne suis ni néo rurale, ni citadine, ni péri urbaine, ni étrangère car j’ai été tout cela au cours de l’exercice de mes métiers, de l’apprentissage de mes vies.

De ce fait, je prône l’hétérogène et suis preneuse de tous les mots des messagers des mondes que je ne connais pas.

A l’échelle locale, après avoir porté d’autres projets citoyens dans une autre région de France, nous avons lancé l’association Vayres à Soi. Aussi pour découvrir, faire connaissance, entretenir notre curiosité, observer, faire l’expérience et constater.

Nous travaillons depuis près de trois ans pour favoriser les conditions d’accès à une diversité culturelle.

Diversité parce que nous ne mettons pas toutes et tous la même chose dans le mot culture. Nous défendons une exigence et un multiculturalisme, une culture humaine sans étiquette, sans encodage. La culture est un territoire pluriel et fragile, une terre d’accueil, en mouvement, empli de vies et de paroles que nous souhaitons recevoir et écouter sans hiérarchie.

Formée à la sociologie des publics, férue de diversité et de formes plurielles, il me semble indispensable de ne pas priver d’espace expressif, de ne pas empêcher la parole lointaine de s’exprimer, quelque soit le territoire de résidence.

Haro aux communautés

J’avais déjà pu noter que des artistes/de créateurs voire même des acteurs associatifs tout court aimaient la logique de la communauté a fortiori excluante et source de mondes homogènes, à même de nourrir une hyperfocalisation culturelle.

La communauté est puissante, elle irrigue, navigue, possède et retient.

La personnalité des programmateurs est parfois mis à rude épreuve: que choisir ? la facilité du chiffre de fréquentation produit par une communauté qui possède ses fans au point soit d’uniformiser (on prend les mêmes et on recommence) ou d’occuper trop le terrain empêchant l’émergence, les autres porteurs de projets de vivre et d’exister ou le pari, source de tension, de défi que peu ont le courage d’expérimenter sauf celles et ceux, qui évoluent, comme nous à Vayres, qui ne risquent peut-être pas grand chose. Quoi que. ..

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Avis à toutes celles et ceux curieuses et curieux de l’expérience d’un salon de l’édition, micro édition et auto édition à la campagne. C’est une première, ici!

A bientôt!