Dans cette recherche d’emploi actuelle qui m’agite, m’angoisse et, souvent, m’attriste, j’entends et constate de nombreuses discriminations à l’œuvre dont une qui m’étonne un peu plus, chaque jour.
Il s’agit de la discrimination territoriale.
J’habite dans un village de Haute-Vienne, dans une maison, source de bien-être psychique, au calme, sans odeurs polluantes à proximité comme j’ai très bien connu à Petit-Quevilly, merci Lubrizol (76), sans voisins pénibles comme à Rouen, sans brouhaha usant comme à Paris, avec une vue dégagée, une route nickel pas comme dans l’Eure, entourée d’arbres et de nature pour pouvoir pratiquer un/des sports, me détendre, profiter pleinement des saisons.
Désolée, mais j’ai subi mentalement très durement les confinements. Je ne pense pas être la seule, vous en conviendrez.
.
Tes rêves, tes crevasses. IPL, 2024
.
Mais, ceci dérange par ici, au point qu’on semble m’exclure dans le cadre de ma recherche passionnelle d’emploi. Apparemment, lorsque vous prenez les transports, vous êtes mal notés. On semble exiger de moi l’achat d’un véhicule dont ni le coût, ni l’entretien ni l’assurance, ni l’essence, aucun de ces frais n’est pris en considération par l’employeur. Avec une voiture, je suis financièrement perdante mais cela semble faire partie d’un tout à avaler, celui forcé de l’association maison individuelle/voiture personnelle.
J’aimerais comprendre, ni mon bus, ni mon train ne me mettent en retard. J’arrive à l’heure, voire en avance, je me lève plus tôt et rentre plus tard et tout le monde s’en fout. Je serai respectée en tant que salariée le jour où j’aurais un véhicule personnel. Encore des métiers aux horaires non desservis comme un début à 7h30 peut me poser un problème réel d’organisation mais dans le même temps pour être employée pour 30h très loin de mes compétences, savoirs et à un poste bien inférieur à mon CV. Il est peut-être préférable de laisser cette opportunité à une personne qui rentre dans les clous.
Jolie mentalité: « Là où vous résidez pose problème au point qu’à compétences égales, on préfère une personne qui réside dans la même ville que là où il/elle travaille ».
Un luxe, je n’ai que très rarement habité dans la ville où je travaillais hormis Conflans Ste Honorine (78). A Mont Saint-Aignan, je travaille, je réside de l’autre côté, sur la rive gauche, je me forme à Evreux, à Pont-Audemer alors que j’habite dans un autre département. A Paris, comme tous les arrondissements sont aussi des villes, je n’ai jamais gagné d’argent là où je vivais, pas dans le 19, 10, 11 ni le 20 ème arrondissement mais bien dans le 8, 9, 10, 4, 6 etc…
J’ai toujours pris un transport ou alors mon vélo, ma voiture c’était il y a très longtemps, cela remonte à un coin de province, dans l’Est de la France révolu et complètement dépassé, c’était pour me rendre au lycée, j’avais 18 ans! Je n’ai cessé de prendre, depuis 25 ans, les transports en commun parce que c’est le meilleur moyen pour rencontrer du monde, vous émanciper et découvrir une ville.
Maintenant, le coût de l’essence, l’entretien et le prix d’un véhicule représente une forme d’exclusion et de distinction sociale. Et on continue à me dire votre problème, c’est votre mobilité!
Où se trouve la mobilité inclusive par chez vous ?
Surtout lorsqu’aucune indemnité kilométrique n’existe, que l’organisation/l’entreprise qui recrute ne propose pas un salaire des plus fous, plutôt une vraie braderie des compétences, un réel manque de reconnaissance de la diversité des parcours. Où se trouve la valorisation des compétences transversales, les années d’expérience ? Sans oublier, le n’importe quoi requis en termes de niveau d’étude. Bref, je gagne presque moins aujourd’hui qu’il y a 20 ans alors que je suis montée en compétences, que j’ai obtenu deux diplômes de l’enseignement supérieur, que j’ai acquis de nombreuses connaissances et que je mets régulièrement à jour ces dernières.
.
Main title. IPL. 2024
.
Le non recrutement se fait d’une manière qui me sidère pour plusieurs raisons. Cela me permet de comprendre certaines réalités. Parfois, l’employeur se moque d’où vous venez, la question n’est pas posée lors de l’entretien de 1er tour. Comment allez-vous vous organiser n’est pas une question centrale. Pourtant, en Haute-Vienne, on me fait un cinéma oui, un cinéma parce que je réside à 40 km de mon potentiel lieu de travail alors même qu’un employeur du Loiret retient ma candidature pour un second tour.
Car, oui, j’ai proposé ma candidature dans des communes que je ne connaissais pas, dans des départements où je ne résidais pas avec l’idée de trouver, sur place, à l’aide de mon contrat de travail, un logement meublé, donc de déménager voire de m’éloigner réellement de près de 500 km le temps d’un CDD de 10 ou 12 mois et pourquoi pas de tout quitter pour un CDI. Annuler ainsi tout ce que j’ai entrepris ici, rompre tous mes contacts, mettre un terme à mon réseau pour repartir à zéro. Voilà de quoi je suis capable pour un travail.
Vous voyez le sacrifice ? Personnel et financier, car il faut financièrement tenir un mois avec toutes les avances de frais inhérentes à la location d’un meublé, la nourriture, le transport avant de percevoir votre 1er salaire.
Et bien, pour les recruteurs haut-viennois que j’ai croisé, ils ne me prendraient pas comme salariée à compétences égales parce que je réside à 40Km, pour le moment, de leur structure/service/organisation. Et oui, le projet, l’intention, c’est: avec un poste digne, un contrat digne et un salaire respectueux, je déménage. Mais je ne vais pas m’endetter avant même d’avoir décroché un poste pour vous faire plaisir. Il y a dans ces mots que j’ai entendu avant hier, 1er avril, une véritable provocation sociale, une injustice territoriale criante et un refus catégorique de considérer les efforts réalisés pour un RDV où je n’avais pas, en plus, ma place du fait de ma carrière « déjà bien entamée ».
-.) /
Les postes sont souvent fixes, de bureau, avec une adresse en centre ville, parfois il y a des déplacements à prévoir mais il n’est presque jamais question d’exiger un véhicule personnel, seulement le permis que j’ai, mais pas de voiture.
Je dispose, à côté de chez moi, à 10 mètres de ma porte d’entrée un bus, toujours à l’heure qui m’amène direct à la gare. Si je commençais à 8h à Limoges, je pourrais prendre un autre bus, à 500m de chez moi. Où est le problème ?
Cela me coûte très peu cher, cela me permet de prendre le temps pour trouver un logement sans avoir à être dans l’urgence, d’avoir les moyens de subvenir à mes besoins sans me mettre dans la panade.
Combien sommes-nous à prendre les transports ? Combien de personnes ont un train à prendre chaque matin pour se rendre au travail ?
Quasiment la moitié des voyageurs professionnels en train l’utilisent pour se rendre sur leur lieu de travail quotidiennement ou presque (43%, soit 12% des actifs français) alors qu’1/3 d’entre eux vivent même loin de leur lieu de travail qu’ils rejoignent en train chaque semaine ou chaque mois. Source sondage Odoxa
.
.
Concrètement, pour un rdv à 9h, je pars de chez moi à 7H soit environ 1h45 de trajets pour me rendre au centre de Limoges. Pas de covoiturage mais un coût de voyage à 5€ env. l’aller et retour grâce à un abonnement. En voiture j’aurais mis env. une petite heure pour y aller et environ 8 € d’essence aller/retour.
// Parlons d’une mobilité souvent citée, celle des jeunes:
Nous l’avons été, nous sommes aujourd’hui quadra mais les problèmes de mobilité ne touchent pas que les jeunes. Ils sont, majoritairement, restés les mêmes en plus de trente ans de pratique de l’éloignement et de difficulté d’accès au logement.
La 5e édition du baromètre « La mobilité, frein à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes » de la Fondation Apprentis d’Auteuil, dévoilé le jeudi 14 novembre 2024, révèle que l’accès aux moyens de transport constituent, en réalité, un frein dans l’insertion sociale et professionnelle de cette population.
Les chiffres de l’enquête sont alarmants : environ 8 jeunes sur 10 (76%) affirment avoir déjà renoncé à une formation ou à un emploi en raison des difficultés de transport. «
Transports trop chers,
peu accessibles
ou incompatibles avec leur emploi du temps
Les obstacles qui se présentent aux jeunes en termes de mobilité sont nombreux.
De ce fait, ils finissent par renoncer à leur projet professionnel ou d’orientation pour des raisons diverses :
61% ont dû abandonner au moins une opportunité parce qu’ils n’avaient aucune solution de transport accessible et compatible avec leurs horaires
56% parce qu’ils n’avaient pas de moyen de transport personnel
54% car le prix de l’essence est trop élevé
43% en raison du coût des transports en commun
// Suis-je NEET ?
NEET » « Not in Education, Employment or Training », selon l’acronyme anglais, qui désigne les personnes ni en emploi, ni en études, ni en formation).
« Du fait de la flambée des prix de l’immobilier, les familles modestes, dont les NEET sont souvent issus et qui les hébergent encore, résident souvent dans des aires excentrées où les transports publics se font rares. » Source Source Le Monde
La faute à pas de chance ?
.
Vos possibilités de retrait sont épuisées, IPL, 2024
.
Pour avoir vécu, adulte, en banlieue parisienne, à Paris, à Rouen, en banlieue rouennaise, je connais très bien les transports en commun. Usés, usités, empruntés, avec nom de ligne, numéro de voie, emplacement optimal sur le quai, numéro de ligne, nombre d’arrêts et horaires connus par cœur; désormais, je suis une des femmes du train de 7h52, celle du bus régional Nouvelle Aquitaine de 7h arrêt Vayres centre bourg, les jours scolaires.
J’ai pu, ainsi, intégrer, dans le cadre d’un stage, le service communication de la ville de Saint-Junien, sans être arrivée, une seule fois en retard, ni avoir dérangé qui que ce soit chez moi, ni même l’organisation du service, bien évidement, ravi de me voir poser la question qui pourrait fâcher: quelles sont les cibles de votre publication?
Dans ce rejet de ma situation sans voiture personnelle, ce que je crois comprendre également, c’est un mépris de la campagne, un mépris de l’autre et sa vie, l’autre et ses choix pour garder/avoir une meilleure santé ? Un air meilleur à respirer, un plus grand espace de vie, un stress, en termes de qualité de sommeil, de gestion des émotions, réduit de moitié, ça vaut tout l’or du monde.
Et lorsqu’on défend le service public, l’engagement pris par la région Nouvelle Aquitaine qui met à dispo des lignes de bus, de car, de train, on défend le commun et non un intérêt personnel, un confort individualiste. Prendre le train, c’est aussi meilleur pour la planète!
L’autre forme de rejet c’est le sérail. Je suis cultivée, diplômée d’un master en direction de projets culturels, je défends la démocratie culturelle, les arts et les formes culturelles diversifiées mais je ne peux pas franchir le seuil de la porte. Je suis féministe, dans la culture, il y encore beaucoup à dire et à faire. Soucieuse des droits sociaux, engagée pour l’environnent, je suis fin connaisseuse des formes d’exclusion et des précarités multiples. Je milite pour la reconnaissance des typologies de publics les plus honnis, ceux sur lesquels s’échinent un jugement de valeur . Les personnes que l’on catégorisent par diplômes/grades, par tenue vestimentaire, genre/style…Par distinction territoriale là où, trop souvent, sévit l’échec éducatif .
Il ne s’agit pas d’une masse informe composée d’habitants, pour schématiser à outrance, des quartiers dits sensibles, populaires ou de la cambrousse qui paient aussi très fort les problèmes d’accès.
Pour une structure qui souhaite développer et diversifier ses publics, m’embaucher reviendrait à considérer la seconde chance, celle que je me suis offerte à un prix très élevé lors de ma reconversion professionnelle. A donner de la reconnaissance à quelqu’un qui connait très bien la banlieue, la campagne, le côté largué, la mise au banc social, les formes de précarité plurielles, le sexisme ordinaire et les formes de violences sociétales.
Ils semblent vouloir recruter, j’imagine, des miroirs, des personnes qui ont travaillé au même endroit, qui ont exercé l’exact même poste. Où serait la distinction alors ? Où serait l’évolution professionnelle ? Aucune structure ne se ressemble à s’y méprendre ? Si ?
Une famille de structures avec un modus operandi similaire qui se reconnaissent par les traces laissées sur le chemin que seules les personnes dotées d’une paire d’yeux spécifique pourrait voir et reconnaitre. Des clones ? Des jumeaux de parcours ? Des sosies.
Comment, dès lors, parler, concrètement, de diversifier les publics puisque seuls les doubles, les semblables se rejoignent ? Vous allez diversifier quoi ? Vous allez vous adresser à qui ?
Quelle est cette mission ? Quel est ce poste ? A quoi ressemble la charge de travail si l’objectif est pensé depuis des personnes qui se ressemblent à s’y méprendre et qui parlent la même langue ?
Ils me voient comme un non membre de leurs publics alors même que j’ai fréquenté assidument les musées, les FRAC, les galeries, aimé si fort les biblios, le cinéma, soutenu les arts vivants et visuels jusqu’à m’entourer d’artistes, créer moi-même, offrir, de manière évidente, un accès gratos, dans ma rase campagne, à des sessions histoires des arts, lecture, théâtre, écriture…
Quelle vue est la leur sur celles et ceux qui n’ont pas leur cursus ? Ils ne les voient pas. Savent-ils que nous les voyons faire ? Que nous voyons la similitude, la rencontre des semblables. Ils créent un espace réplique scénique où votre vie, dans son ensemble, n’est et ne sera pas égale. Votre chemin accidenté aux dents fêlées qui vous a pourtant apporté la résilience chère à notre société fera de vous une difforme, une bossue. Gardez vos tourments, ils sont gage de votre infériorité.
Les CDD vous imposent une mise à disposition. Ce qui suppose que vous n’évoluez pas, que vous restez sur la touche, que vous ne vous formez pas mais que vous restez disponible pour leurs besoins pendant 10 mois de l’année. Quid des deux mois qui restent et à quel moment vous vous stabilisez ?
Quand commencez-vous promptement votre carrière ?
J’ai donc contourné leur manège en travaillant avec l’université. Pourtant, le public universitaire est un public qu’ils recherchent, ne serait-ce que pour renouveler leurs publics, c’est aussi un public force de propositions, parfois, souvent, engagé, et puis il y a tous les jeunes qui travaillent, celles et ceux qui ont enquillé des stages, des services civiques, celles et ceux qui sont sur le carreau et qui s’ennuient à mourir au point de perdre confiance en tout vers lesquels je me tourne naturellement. On en fait quoi de tous ces publics là ? De tous ces habitants d’à côté, des environs ?
La reproduction sociale dans le secteur culturel fait mal au cœur pour une militante comme moi. Oui, on peut faire ses études ailleurs qu’à Paris, on peut aussi se former sur le terrain, avoir quelque chose à dire, à partager, sans être passé par les institutions les plus prestigieuses surtout lorsqu’on parle de diversification des publics.
Diversifier quoi ? Vous aimez les publics captifs (les publics scolaires), vous vous tournez vers les publics dits spécifiques (ehpad, structures pour personnes en situation de handicap), vous êtes lassés d’un publics fidèle, celui des retraités mais les actifs précaires, les smicards et les autres ? Les cadres qui n’ont pas reçu vos codes, qui ne comprennent pas vos références ?
Celles et ceux qui se sentent exclus parce qu’ils ne comprennent rien à vos actions, à votre programmation, parce qu’elles s’adressent à d’autres et qu’ils l’ont parfaitement saisi ?
Personne n’a envie d’être toisé pour son manque de culture générale, personne n’a envie d’être humilié par son manque de repères historiques, d’être regardé de travers parce qu’ils ou elles posent des questions cons .
Les publics, ces publics sont nettement plus intéressants que vous ne le pensez. Reste à créer les conditions pour les écouter, les entendre, à les inviter sans mettre en place des dispositifs excluants, à les considérer pour leur quotidien sans aucun jugement de valeur. Ils se moquent comme je me moque de ce que vous pensez de là où j’habite, je suis attachée à mon coin, je n’ai pas à me justifier sur mes goûts, à me sentir rabaissée parce que mon quartier souffre de telle ou telle image, que ma rue vous plaise ou non.
Ce qui me manque, c’est de vous voir vous adresser à ces gens.
L’accumulation de savoirs est tellement concentrée dans un lieu culturel que l’air ne passe plus. Il se contracte et se comprime. Des structures à air comprimé ?
L’air comprimé c’est de l’air atmosphérique comprimé à une pression supérieure à celle de l’atmosphère à l’aide de compresseurs. Les savoirs cumulés sont ces compresseurs.
Sauf que l’air que nous respirons se trouve dans l’atmosphère terrestre.
Petit digression:
La Terre est entourée d’une couche de gaz, l’atmosphère. L’air que nous respirons est un mélange de plusieurs gaz. Il est principalement composé de 78 % de diazote, 21 % de dioxygène et 1 % d’autres gaz (argon, dioxyde de carbone, vapeur d’eau…).
.
Ces structures sont-elles des lieux irrespirables ? C’est possible. Des cimetières pour certains, des lieux de vie vertueux pour ceux qui s’en défendent mais de quelle vie s’agit-il ? Quel mode, quel style de vie ?
Prenons, ensemble, la lecture, ici, en extrait de « Mode de vie : de quoi parle-t-on ? Peut-on le transformer ? » de Bruno Maresca, sociologue et directeur de recherche au Crédoc source revue la pensée écologique
Parlons mode de vie, confondu car approximatif, imprécis avec ces faux synonymes » genre de vie, style de vie, cadre de vie, conditions de vie, vie quotidienne ».
« Le mode de vie est un concept passe-partout, un mot-valise convoqué dans de très nombreux contextes, qui rend compte d’un fait social majeur : la manière dont les individus d’une société sont conduits à structurer leurs conditions de vie.
En dépit du flou qui l’entoure, il s’agit d’une notion essentielle à la compréhension des évolutions sociales dans une période où les mutations sociologiques, technologiques et économiques paraissent de nature à bouleverser les conditions de vie. Le mode de vie ne désigne rien de moins que l’architecture du vivre-ensemble…
Sommes-nous par nous-mêmes des moteurs de la transformation de nos modes de vie ?
On suggère donc de penser le mode de vie [au singulier] comme une structure, un cadre de référence, de la vie sociale et de regarder les modes de vie [au pluriel] comme des ensembles de pratiques de la vie quotidienne déclinables à différentes échelles (catégories sociales, territoires, individus).
Mode et style ne sont pas synonymes.
« La terminologie « styles de vie » a pour intérêt de porter l’accent sur les enjeux de distinction qui conduisent à la différenciation de diverses manières d’être dans une société donnée.
Fondamentalement, un style s’oppose à un autre (Macé, 2016). «
Parlons de cadre de vie:
« Elle complète celle de conditions de vie en mettant en relation les pratiques et le cadre dans lequel elles s’insèrent, cadre matériel (habitats, infrastructures) d’une part, cadre institutionnel de l’autre (territoires, institutions), donnant ainsi à ces notions une perspective systémique. »
« Le mode de vie est un système prégnant qui oriente les pratiques de consommation, les modes d’habiter, les modes de travail, de mobilité, etc. De ce point de vue, le mode de vie n’est pas simplement une projection culturelle, il est d’abord une conséquence du fonctionnement du système productif d’un pays (ou d’une région, voire d’une communauté) et des institutions qui l’accompagnent.
Il procède de la base structurelle de la vie sociale, qui détermine les conditions d’existence matérielles.
« L’association « maison individuelle-voiture individuelle » dans les espaces périurbains s’oppose à la combinaison « appartement collectif-transports en commun » dans les centres urbains. Et ainsi de suite. »
—
Je suis contraire à cette association, je suis métissée, ruralorubaine, je souhaite mener un vie double avec une maison individuelle au sein de laquelle je suis cohabitante et utiliser les transports en commun mis à ma disposition par ma région d’habitation afin de me rapprocher des centres urbains, donc de l’emploi et de la formation. J’ajoute que je peux, si je le souhaite, mettre dans la soute à bagage de mon car/bus, mon vélo pliable électrique, ma trottinette, ma valise… Où serait le problème ? Traitée moi en égale.
On m’a posée des questions sur ma supposée « néo ruralité », je connais la campagne de manière entrecoupée. je l’ai découverte de 11 ans à 18 ans. J’ai connu la périphérie pendant plus d’une dizaine d’années, la ville, le centre, la capitale et l’immense capitale étrangère. La campagne pauvre n’a rien à voir avec celle des coins les plus enrichis, l’Eure, la Haute-Marne ont des campagnes à deux visages voire trois mais la campagne des départements les plus privilégiés ont souvent un même visage, majoritairement blanc, celui d’un ghetto de riches.
Alors, lorsque je prends place dans un coin c’est aussi en fonction de mes moyens financiers et lorsque ce même coin me permet d’avoir une vie saine et meilleure pour ma santé et qu’en plus il me permet de prendre des transports tout à côté de ma porte sans que j’ai à galérer le long d’une route/avenue/rue où les voitures me mettent en danger, à longer des coins moches, des endroits isolés où ma sécurité devient une question prioritaire, je me trouve pas trop mal lotie…
////
Je vous dis à bientôt, en terre active sans tourner en rond.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.