



Avec Fréquentation, nous avons voulu aborder le thème de la rencontre,
Une histoire de rencontres apporte sa contribution métaphorique à ce qui pourrait parler de : Ce n’est pas le moment ou ce n’est ni le moment ni l’endroit, un temps où nous ne serions pas prêts pour telle ou telle rencontre. Cette photographie comporte un homme au visage apparaissant derrière le carreau d’une fenêtre, un duvet se trouve à ses pieds, il est en promenade avec son chien. Le cadre de la balade situe la scène dans un jardin qui n’est pas privé, grillagé, le chien est tenu en laisse. Ce duvet suggère la présence de l’autre. La rencontre ne se fera pas parce que le duvet est vide signifiant ainsi l’absence? Ou c’est une manière d’explorer l’opposition de deux mondes qui se croisent et ne se rencontrent pas.Peut-être la rencontre se réalisera puisque le duvet est vide, cela signifie que l’autre l’a quitté, qu’il a quitté cette place qui l’enfermait dans son invisibilité, par ce geste, il s’acquitte de sa place statique et devient disponible.Oui, ou encore, l’homme apparaissant derrière le carreau de cette fenêtre nous offre une visibilité non immédiate puisqu’ il se trouve derrière, etc…
Correspondre aux attentes présente une femme de dos qui attend sur un trottoir, un cadre ancien l’entoure.Est-elle attendue à son tour? Connait-elle cette personne? Que sait-elle de son futur interlocuteur/trice, une description succincte, un signe distinctif? Et pour quelles raisons est-elle ici à attendre, pour aller où, pour y faire quoi? Le cadre peut préciser des espérances, des retrouvailles importantes, la trace du souvenir, sa famille par exemple. La porte symbolise la puissance de l’acte, franchir ou attendre devant la porte, décider et choisir. L’ encadrement de la porte semble avoir subit quelques attaques, il a un trou suspendu au-dessus d’une ligne elle-même appartenant à une zone d’ombre. La femme se tenant à gauche, frôle la zone d’ombre, elle « appartient » à la lumière et regarde à droite mais d’où vient-elle?
La Mise sous tension souligne le caractère disproportionné de nos attentes, notre besoin des autres, de leur avis, de leur regard, de leur soutien ou de leur approbation. La rencontre nous place sous une tension, parce qu’il y a un enjeu, parce que nous voulons plaire, être à la hauteur. Le réfrigérateur ne symbolise rien. La confrontation est amplifiée par la présence, en extérieur, de ce bien de consommation livré à l’abandon et de cette ligne de hautes tensions SNCF. L’un est à sa place, l’autre ne l’est pas, l’un est dangereux, l’autre hors d’état. Ce contraste sert d’amplificateur à nos attentes vaines, inféodés que nous sommes, nous nous livrons parfois en pâture à un monde qui ne nous correspond pas. Faute de confiance en nous, nous nous abandonnons à du vide, à des situations qui nous desservent.
Réajuster ses exigences montre, avec un sens de lecture modifié, une ligne. Une voie ferrée et deux énormes « crocs » appartenant à une mâchoire mécanique se partagent l’espace.Le rail est la route à suivre, la voie à prendre et les crocs, ce, qui détruirait cette « logique ». Par nos réflexions et nos parcours nous avons toujours voulu préserver le choix, avec les sacrifices qu’il peut supposer, il reste cet indétrônable qui peut déboulonner, en effet, beaucoup de choses établies. Choisir, c’est aussi refuser, réajuster ses exigences ne signifie pas réduire celles-ci ou se contenter du minimum.
Enfin, nous avons beaucoup traité en images, dans nos derniers articles, le rail. Le train, la ligne, les arrêts, les gares, existantes ou supprimées, les départs, les adieux…Il est aussi l’exacte définition du chemin dépendant qui ne permet pas les libertés de la route parce qu’ il obéit à des horaires, à des tarifs, à des classes et à des périodes. Il est photogénique même si les photographies ne sont pas autorisées en gare et sur les quais ouverts au public. Beaucoup de films et de livres font référence à cet espace qu’est le train, ces wagons, ces compartiments permettant le huit clos et la tension qui peut y régner, les rencontres, brèves, les échanges, les nouveaux départs… Un sujet qui offre un poste d’observation quasi parfait, alors…
Ruhe – Le Cirque.
Je pense que l’on n’est jamais prêt pour une rencontre, quelle qu’elle soit, et c’est justement ce qui la rend si spéciale, unique.
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« Il s’était aperçu que l’on rencontre en de très rares occasions une personne que l’on aurait voulu vraiment rencontrer. Deux ou trois fois dans une vie. » Phrase tirée du roman de Patrick Modiano « Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier » – http://www.telerama.fr/livres/pour-que-tu-ne-te-perdes-pas-dans-le-quartier,117323.php
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J’aime ces photos, elles racontent plusieurs histoires, elles sont vivantes.
« Tu ne prends pas une photographie, tu la crées. » – Ansel Adams
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