Je n’avais pas été très séduite par le code couleur, un vert trop fort….ni par l’ambiance de l’affiche…Toutefois, je décidais de répondre à un appel à photographies dit « concours « de l’association Surface Sensible. Le thème: Géant. De cette surface cessible, je ne connaissais que peu de choses et n’avais pas eu le courage jusqu’alors d’aller à Caen. De ce mot Géant, je ne voulu préserver, comme interrogation première voire primitive, uniquement, celle du plan. Mon géant serait un femme et elle serait trop grande pour entrer dans le cadre. De surcroît, elle serait perçue et perceptible que par un axe: son dos. Accolée à ses deux comparses de droite et de gauche, elle serait ce fessier plein cadre. Pourquoi: un géant serait un mannequin et il ne garderait d’humain que ses formes. Il serait femme, je l’ai déjà dit, il serait sculpture, il serait habitacle. Ces trois mannequins ont été pris en photo en 2015, lors d’une sortie photo à l’Opéra de Rouen (Théâtre des Arts). Elles étaient ou ils puisqu’on dit un mannequin étaient en attente d’une tenue. J’imaginai celle d’un personnage féminin, une héroïne, celle d’un mythe, une Carmen, Norina, Despina où encore Octavie….
Bref….Je voulais vous indiquer là où » Du côté de chez chose » s’est retrouvée et vous inviter à une réflexion non pas sur ma capacité à faire du hors sujet mais sur ce que peuvent produire des indications scénographiques comme effets étranges.
Je pris le train depuis Rouen rive droite, telle est encore son nom, en direction de Bernay chercher un acolyte puis nous nous dirigeâmes vers Caen.
Le finissage (c’ était le nom de notre RDV) avait lieu un samedi de mars 2018. Je savais, à ce jour, que je n’avais pas remporté le tirage en 3m x2m installé sur le fronton (c’était le prix du dit concours)….J’avais vu, depuis leur site et Facebook, les gagnants du jury et du public. Deux photos en couleur dont une sur l’idée de miniature et l’autre, très phallique, avec une grue jaune. Ce que je ne connaissais pas c’était la particularité de leur scénographie. Une fois arrivées (une grande salle à l’hôtel de ville), nous étions face à un spectacle parfaitement inattendu. Beaucoup de monde. Des panneaux blancs plantés de chaque côté qui nous crachaient au visage de très grands formats couleur ou noir et blanc et au milieu en guise de faux monde du milieu, une bande. Au ras du sol, qu’on enjambe ou vers lequel on se penche désespérément, des photos en fil indienne sans cartels, sans logique. Avec, à côté d’elles, la poussière du bas monde pour culture. Ces photos ne semblaient être là que pour indiquer leur indigence de perdantes. Moi, comme tous ceux du bas, nous avons assister à une leçon parfaitement irrespectueuse. Sans déontologie aucune, les membres du jury avaient leur nom qui claquaient de toutes parts et tels des géants ils nous ramenaient à notre usage amateur de l’outil photographique: superbe.
C’est dans ce bruit moche que je suis allée chercher « du côté de chez chose ».
Histoire de parfaire le tout, une publication, tout aussi moche que l’affiche et que tous les visuels conçus pour l’évènement, était sortie pour l’occasion.
Une maltraitance supplémentaire…(On aperçoit la grue, c’est la 2ème à droite). Je n’étais plus en mesure d’écouter la personne en face de moi. Une idée en tête, rentrer, réfléchir à mon concept ODC et reprendre la structure narrative que j’allais imposer à mes images et la gymnastique cérébrale à ceux qui se trouveraient, peut- être, en face; le tout sans vouloir faire trop de mal….Le retour fut très long, le bus ou le train, direction Rouen ou Paris, tout semblait s’emmêler dans ce désordre caennais. Était-ce le chaos des géants maltraités qui se manifestait? Était-ce « du coté de chez chose » qui ne savait plus trop quoi faire de moi?
la seule consolation de l’instant fut une photo depuis le bus dans lequel j’étais mais que pourtant je ne pris pas, qui, en soi, n’est pas terrible mais c’est à la lettre « I » que se plantait cet homme, j’y vis alors un dernier message.
Dernière nouvelle: https://www.facebook.com/ipl.poe
A suivre….
Du « finissage » aux allures de liquidation… Stupéfiant de savoir qu’on en est encore là quant au traitement des créateurs par certaines très petites édiles locales. La photo est très belle.
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Merci beaucoup pour ce retour d’impression!
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