Aujourd’hui ce fut une petite présentation de ma démarche, Site Specific, en territoire universitaire et l’occasion de faire quelques clichés de cette journée disons… Specific’…
Différentes situations se sont offertes. La narration de mon quartier commence depuis cette vue, ce matin, plongeante sur mon territoire. Une architecture sociale faite de jetée, de volée, de retournée à partir de deux canapés, l’un noir et l’autre rouge. En rouge et noir ? Le Rouge et le noir ? Quelle référence culturelle est, ici, citée ?
En plein milieu de cette rue, au pied d’un arbre, entre deux poubelles de la commune, nous pouvons apprécier le degré de désobéissance des éléments accompagnateurs (tissus et autres plastiques) et mesurer la raclée du canapé noir (sur le dos) et cette forme de désinvolture de la poubelle bleue contre le mur à droite. On imagine le bruit, le vacarme de cette bataille aux heures sombres de la nuit ou du petit matin !
Jusqu’à cet après-midi avec cette séquence du campus de Mont-Saint-Aignan et l’intérieur de son bâtiment Lavoisier (LSH- Lettres et Sciences -Humaines). Durant deux années, j’ai effectué ce trajet: Petit-Quevilly -Campus. Cette vue est celle du rez-de-chaussée. Mon (ex) département (Métiers de la culture) se trouve au 1er étage….
De cette 1ère scène, en extérieur jour, où des entrailles de rez-de chaussée, elles aussi, se donnent à être découvertes, je regarde là où je vis avec un œil inquiet et déçu. Dans le même temps, je saisis ce tableau de rue avec délectation car, là, je sais que ces poubelles ont toujours cette allure à la fois ordonnées, désarçonnées, vivantes et précises…
Une autre, pour vous montrer à titre de comparaison, combien la « forme » de cette vision est quasi sculpturale. Ici, c’est ma rue, un 16 avril même année. Quelle acte de rébellion courageux ! La défense de dépôt est réduite au silence de son panneau et cette végétation n’a qu’à subir. Après tout, que fait-elle là ?
Nous pouvons nous demander si à « territoire social » se juxtapose « saleté » ? « Incivisme » ?
Ce 23 avril après-midi, je prends donc le métro à Jean Jaurès ligne Georges Braque direction Boulingrin arrêt Théâtre des Arts puis la ligne 1 du Teor (direction Mont aux Malades) arrêt Campus – temps estimé du trajet entre 1/2 heure et 3/4 d’heure selon les temps d’attente.
Il est 15h10, me voici arrivée, tout là-haut, sur le Mont. J’attends et observe les rares étudiants qui déambulent encore à 15H30 dans les couloirs creux et austères de l’espace de co-habitation qui est, ponctuellement, le nôtre.
Et je commence à me demander ce qui contribuait autant à nourrir cette étrange sensation d’épuisement lors de mes journées universitaires. Était-ce le trajet, difficile car les virages et le monde à craquer ne m’ont jamais aidée le matin pour être en forme ? Ou, était-ce cette vue, parsemée d’ordre, construite sur des lignes chics avec une certaine idée du gris, du vide et de la pesanteur, une fois arrivée ?
Ces quatre images traduisent un spleen. Celui de ces habitants, celui de ces sites. Ce qui m’interroge sans cesse ce sont leurs spécificités…
Demain, un autre cadre universitaire rouennais pour une autre rencontre…Une journée à photographier donc…
Bien à vous,
Et la page Facebook c’est par là
Isabelle Pompe aka IPL.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.