Pour une programmation culturelle hybride

VISIONS DU RÉEL

La 52e édition du Festival a été repensée en version hybride pour assurer au public et professionnel.le.s un accès privilégié aux œuvres audacieuses et singulières sélectionnées, cette année, autant en ligne qu’en présentiel.

◖Dans le paysage du documentaire, le Festival Visions du réel qui a lieu depuis un demi-siècle en Suisse, à Nyon, fait figure de référence!

▾Nous avions déjà parlé de ce festival pour le film d’Emmanuelle Antille, «A Bright Light – Karen and the Process».

◁«Un biopic en forme de journal intime de la chanteuse folk américaine Karen Dalton, méconnue du grand public mais acclamée par Bob Dylan » dixit Émilie Bujès, la directrice du festival – Lors de l’article classé dans Matrimoines – Karen Dalton, en blues majeur

CETTE ANNÉE

◣Le festival de documentaires propose une édition « hybride » en ligne et en présence du public:

◌Le Forum est le lieu pour vivre Visions du Réel en digital. Découvrez chaque jour en direct de nouveaux événements, tels que des Masterclasses, des discussions avec les cinéastes ou encore des podcasts. L’ensemble de ces moments seront également à revoir ou à réécouter!

☰ACTIONS du festival

▵Des balades dans la ville sont prévues avec des cinéastes, ainsi que des projections avec les scolaires.

▪Partagez vos impressions sur un film ou posez vos questions aux cinéastes

▵Avez-vous envie de partager votre ressenti avec un réalisateur ou une réalisatrice? Avez-vous des questions ou des commentaires? Vous pouvez leur écrire un message en cliquant sur le bouton ci-dessous.

▪Stammtisch écoutez et ré-écoutez

▵RADIO Reydo

En direct du Festival, des chroniqueur.euse.s de la radio nyonnaise Reïdyo, des étudiant.e.s de l’Université de Lausanne et des cinéastes partagent leurs coups de coeur et abordent des sujets variés autour du cinéma du réel.Source

Programme 2021

★Jusqu’au 25 avril, la manifestation consacrée au documentaire, sous ses formes les plus contemporaines, propose 142 films (en provenance de 58 pays) dont 86 en première mondiale, répartis dans différentes compétitions et sections (internationale, nationale, « Burning Lights », pour les nouvelles formes, etc.).

➳L’édition 2021 sera quoi qu’il arrive riche et surprenante, avec des œuvres sondant une planète à bout de souffle, scrutant le « local » ou un crash d’avion (Le Ventre de la montagne, de Stephen Loye) pour en tirer une réflexion profonde, inspirante, sur le devenir de nos sociétés technologiques et fragiles. – Le Monde.

▵Il sera question, également de renouvellement du regard quant à la place de l’histoire.

▻Programme et disponibilités, exemple aujourd’hui :19 avril

▣ Sa directrice artistique

▵Historienne de l’art, Émilie Bujès dirige le festival depuis 2018.

▵Elle a étudié l’histoire de l’art à Londres puis achève sa formation à Berlin. L’art contemporain et les vidéos d’artistes qu’elle découvre dans la capitale allemande, la fréquentation quotidienne de la Cinémathèque font d’elle une cinéphile endurcie.

⊙Titulaire d’une maîtrise d’histoire de l’art, elle travaille comme commissaire d’exposition, à Genève ou à Paris, collabore à la Berlinale ou au Lausanne Underground Film & Music Festival, intègre le comité de sélection de Visions du Réel.

▁A la suite de la démission de Luciano Barisone, elle est nommée à la direction artistique du festival nyonnais…

║Le Festival, inventé en 1995 par Jean Perret (journaliste) voit sa direction suivante, en 2011, s’incarner par un autre journaliste, Luciano Barisone dont un portrait est à découvrir ici

LUCIANO BARISONE

  • 1949 Naissance à Gênes.
  • 1973 Installation au Val d’Aoste.
  • 2002 Création de l’Infinity Festival d’Alba.
  • 2008 Directeur artistique du Festival dei Popoli de Florence, créé en 1958, premier festival au monde à être consacré intégralement au documentaire.
  • 2011 Directeur du festival Visions du réel à Nyon.

///Émilie Bujès propose un projet jugé « sérieux et rafraichissant  » pour le festival

«Sérieux, parce que venant de l’intérieur, je savais dans le détail ce qu’il y avait à faire pour faire avancer le festival. Rafraîchissant, parce que j’assume le fait d’être d’une autre génération, d’un autre sexe et d’une autre culture que mes prédécesseurs.»

// Nombre de cinéphiles ont dans leur vie un premier film qui a déterminé leur vocation. Émilie Bujès déroge à ce rite. Elle a beau se creuser la tête, elle ne trouve pas.

▾Née «dans un milieu normal», elle a toutefois très vite été attirée par la culture: «Je ne me suis jamais dit que je voulais devenir vétérinaire.»

▾Adolescente, elle ne ratait aucune Nuit des Césars ou des Oscars, aucune montée des marches à Cannes. Devenir actrice était son rêve.

▾Elle a pris des cours d’art dramatique et fini par demander si elle avait le don. Sa prof ne le pensait pas. «Il y a eu un flottement. J’étais assise dans ma chambre en me demandant si elle avait raison.» Source

L’édition 2020 du festival Visions du Réel

╧ Plus de 130 films, des masterclasses, des débats. Pour sa 51ème, ce haut lieu du documentaire se découvrait online et gratuitement du 17 avril au 3 mai.

Une exigence sans faille

« Sous l’effet pour le moins spécial du Covid-19, Visions du réel, festival de documentaires sis à Nyon, en Suisse, bascule dans le tout-numérique titrait le journal Le Monde.

▲ C’est le premier festival d’une telle importance – 170 films, 45 000 entrées, 1 300 professionnels y furent dénombrés en 2019 – à tenter le pari.

▾On ne trouvera pas un seul responsable de festival pour sincèrement s’en réjouir, et c’est assez logique.

Qu’est-ce qu’un festival sans présence physique, sans choc collectif, sans commerce émotionnel ?

▾La déléguée artistique de Visions du réel, Émilie Bujès, rappelant l’exceptionnalité de la procédure, y voit cependant « quelque chose d’exaltant dans l’absolu ».

▾Il est vrai que le défi n’est pas mince et que, pris en bonne part, on peut espérer tirer quelque leçon utile de son expérience.

Une durée plus longue et toujours une approche novatrice

▵Donc du 17 avril jusqu’au 3 mai 2020, quelque 130 films, parmi lesquels 78 étaient en première mondiale, de plus leur accès était gratuit! Un festival solidaire des professionnels et des publics!

▵Le visionnage soumis à une jauge de cinq cents spectateurs par séance, la fenêtre de visionnage d’un film étendue à une semaine.

◂La question sensible de la géolocalisation des visionnages, prônée par certains professionnels pour mieux réserver la primeur des films à l’étranger, a été évaluée au cas par cas, en discussion avec les ayant-droits.

Sans vouloir compromettre la vie future des films, Émilie Bujès souhaiterait en effet utiliser à plein le spectre universel d’Internet.Source

▒Nous retiendrons l’importance majeure de la proposition hybride afin de permettre l’ouverture et l’accès à d’autres publics, d’ajouter voire de déployer un ensemble d’outils qui vise à recréer une intimité dans la communauté, l’idée participative, interactive vient asseoir une culture, en termes d’approche des publics, vivante et inclusive, les œuvres se reçoivent mais se discutent et continuent, ainsi, à essaimer leur réflexion.

░Un festival bienveillant pour les œuvres qui ne se consomment pas l’instant -T et pour les publics, non habitants et dans l’impossibilité de se déplacer pour diverses raisons, de découvrir une exigence tant cinématographique que de programmation. Bref, un exemple!

A ne pas confondre avec Le Cinéma du réel

Un peu d’histoire

◂En 1978, les 3e Rencontres internationales du cinéma direct “L’Homme regarde l’Homme”, créées et initiées par Jacques Willemont et sa revue IMPACT, se sont tenues au Centre Pompidou.

◂En 1979, la Bibliothèque publique d’information créait, au Centre Pompidou, Cinéma du réel, festival international de films ethnographiques et sociologiques, avec le soutien du C.N.R.S. et du Comité du film ethnographique, dans le but de promouvoir le film documentaire.

◂La manifestation est organisée par la Bibliothèque publique d’information, en collaboration avec l’association Les Amis du Cinéma du réel, créée en 1984.

◤Le festival mêle documentaire, essai et expérimentation dans des sélections qui reflètent la diversité des genres et des formes d’approche cinématographiques du monde. Elle en fait l’un des rares festivals de cinéma documentaire qui mettent l’accent sur le patrimoine et la mémoire du genre, tout en les faisant dialoguer avec la création contemporaine.

◂Découvreur de jeunes talents, Cinéma du réel est tout aussi attentif aux cinéastes confirmés dont il donne à voir les dernières œuvres comme les films plus anciens. Le festival a ainsi contribué à révéler, sur la scène internationale, de nombreux réalisateurs, aujourd’hui connus du grand public.

Modifications & Adaptations 2020 et 2021

▵Après une édition 2020 basculée en ligne, Cinéma du réel se mobilise pour porter la diversité des écritures, des formes et des idées et s’en faire l’écho. En mars 2021, pour sa 43 ème édition, le Cinéma du réel proposera d’arpenter les champs du cinéma documentaire afin que chacun continue de cultiver son regard sur le monde et sur ce que nous sommes. Programme complet édition 2021

◍Dans une démarche prospective, Cinéma du réel rend compte de la création documentaire contemporaine, de ses évolutions et de ses expérimentations en dialogue avec la mémoire du genre. Découvreur de jeunes talents, Cinéma du réel contribue depuis plus de 40 ans à révéler sur la scène internationale de nombreux réalisateurs et rassemble les cinéastes qui font le cinéma documentaire contemporain en France et à l’étranger.Source FC

Du 12 au 21 mars 2021

▷Pour avoir une petite idée du programme c’est par ici, depuis le site officiel et par là pour les conseils des Inrocks

Cette année le festival Cinéma du Réel rendait hommage à Pierre Creton, cinéaste, plasticien mais aussi agriculteur, dessinateur et jardinier originaire de Vattetot-sur-Mer, village normand depuis lequel il a confectionné la plupart de ses films. L’occasion de plonger dans une filmographie d’une richesse infinie et d’une profonde humanité, de ses premiers films (le court métrage Le Vicinal en 1994) à son dernier Bel Eté, sorti en 2019.

GRAND -PRIX

Le Jury longs métrages composé cette année de Rémi Bonhomme (Directeur du Festival de Marrakech et des Ateliers de l’Atlas), Hassen Ferhani (cinéaste), Juruna Mallon (réalisateur et sound designer), Laetitia Moreau (cinéaste), Yolande Zauberman (cinéaste) a décerné les prix suivants :

Grand Prix Cinéma du réel
Doté par la Bibliothèque publique d’information (5 000 €) et la Procirep (3 000 €) et décerné à un long métrage issu des sélections internationale et française

THE INHERITANCE, de Ephraim Asili + d’infos
2020 / États-Unis / 100 min

Laudatum du jury :
Pour sa puissance cinématographique, la pertinence historique sur les heures sombres de l’Amérique d’hier et aujourd’hui, l’histoire avec une grande hache et un bombardement sur fond de domination raciale… Ce film est une déflagration cinématographique à base de reconstitution, d’humour et transmission des douleurs…Un film sur l’histoire des vaincus qui ne se considèrent pas comme des victimes mais comme des acteurs à part entière du film et l’Histoire. Une pulsation d’énergie pour construire le Monde de demain.

Mars 2021, critique Journal Le Monde, Au cinéma du réel, le documentaire fait face à la mort

INA – DOCUMENTAIRE

La vérité du théâtre

RDV culturel jusqu’au 6 mai avec le documentaire « Les acteurs »!

⊿Ce documentaire, tourné en 1987 à l’occasion des 40 ans du Festival d’Avignon, donne la parole aux acteurs qui ont fait les belles nuits de la Cité des papes. L’INA le met à disposition -pour visionnage fortement recommandé- jusqu’au 6 mai! Vidéo

▾Le réalisateur, Jean-André Fieschi, ranime de scintillants souvenirs qu’enrichissent des extraits de spectacles. Avec Alain Cuny et Maria Casarès, c’est Shakespeare, Vilar et la quintessence théâtrale qui surgissent ; Ludmila Mikaël ravive à mots choisis Le Soulier de satin, de Claudel, Maurice Bénichou convoque le Mahabharata, neuf heures de représentation sous les étoiles de la carrière de Boulbon. Source Télérama

« Macbeth », pièce de William Shakespeare. Maria Casarès. Festival d’Avignon, juillet 1954.

Gérard Desarthe, enfin, s’interroge, perplexe, sur le métier de comédien :

« Le danger se manifeste de façon affolante : la peur d’entrer, la peur du trou, pourquoi l’émotion, les larmes, la sueur ? Si tu t’arrêtes cinq minutes, tu te dis : qu’est-ce que je fais, pourquoi être dans un état pareil ? »

Isabelle Pompe L, en dose culturelle hybride, 19 avril 2021.

Une réflexion sur “Pour une programmation culturelle hybride”

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