Match Nul ?

Un match nul ou une partie nulle est le résultat d’une rencontre sportive ou ludique entre plusieurs (bien souvent deux) équipes ou joueurs, qui aboutit à une situation dans laquelle il n’y a ni vainqueur ni perdant.

Selon le dictionnaire électronique des synonymes (DES), match nul sera synonyme d’égalisation, d’égalité.

Egalisation, le fait d’égaliser, le score est le même pour chaque équipe, 3-3 par exemple. Nous pouvons même entendre qu’un match nul peut être « fantastique ».

Egalité ? Parité, uniformité mais aussi persistance et ressemblance.

Nous retiendrons sportive voire ludique, dans les affaires dites sérieuses, pouvons-nous imaginer un tel match ? Un endroit où il n’y aurait ni vainqueur ni perdant, ni victime ni coupable. Un endroit où ces statuts n’existeraient pas ?

Dans pareilles affaires, la reconnaissance de ces statuts reste à prouver… D’ailleurs, nous pouvons passer de « victime » à « coupable » sans changer de peau et même avoir un « visage de perdant »!

Dans ce qui nous anime aujourd’hui, de nombreux acteurs et actrices ont connu ce mouvement effrayant. Lorsque la balance doit penchée, quand Justice doit être faite, être rendue, mais est-ce toujours « possible » ?

La justice est incarnée par des hommes, à même de commettre des erreurs d’appréciation, de jugements et plus malheureusement des irrégularités graves.

Comment peut se construire l’impunité ? Sans oublier la guerre des polices, le comportement de la presse et l’opinion publique dans tout cela…

Revenons au titre de cet article: qu’est-ce qu’un match ?

Une épreuve, une rencontre mais aussi une compétition, un combat. Il peut prendre la forme virtuelle, face à un vide, seul dans un désert, tenu à distance de la vérité, ne rien avoir à charge, ne pas savoir…

  • Certains matchs sont-ils perdus d’avance ?
  • Quel pied d’égalité entre les protagonistes ?
  • Appartenons-nous, sans le savoir, à une équipe ?
  • Qu’est-ce qu’une équipe ?
  • A partir de quoi elle se crée ?
  • Un clan est-il une équipe ?
  • Comment se forme un groupe ?
  • Faisons-nous partie d’une catégorie de personnes ?
  • Sommes-nous conscients que certains facteurs communs à des « catégories de personnes » ont pu influencer des décisions de justice, comme le fait d’avoir une famille ou pas, d’être précaire ou pas ?
  • Et si le silence fait sa loi, quel match se joue ?

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L’impossible attente, IPL, 2023

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Il existe des affaires non résolues, non élucidées, des chefs d’accusation non déterminés, des victimes non découvertes, des crimes impunis et des instructions encore en cours. Dans de nombreux cas, les jeux d’opposition et de pouvoir sont terribles, le deuil impossible, la réparation n’a pas lieu. La parole est attendue, espérée, tant celle des « justes » que celle des coupables, des complices…La frustration règne, vouloir savoir avant de disparaître semble être la volonté profonde de chacun.e. Savoir libère.

Ici, ce sont ces mots qui nous intéressent:

  • Epreuve
  • Compétition
  • Combat
  • Ressemblance
  • Persistance

EPREUVE

Calvaire, souffrance, deuil, audition (des victimes, prévenus, mis en examen, témoins), examen (mise en examen), misère, persécution.

COMPETITION

Concurrence, bataille, course, rivalité, duel, affrontement.

COMBAT

Affaire, guerre, lutte (des classes), joute (oratoire), résistance

RESSEMBLANCE

Air, analogie, trait commun, connexion, parenté, correspondance.

PERSISTANCE

Durée, fixité, fermeté, obstination, patience, survivance.

C’est à partir d’études et de visionnages pluriels de documentaires qui ont pour sujet des histoires judiciaires et criminelles françaises que je suis parvenue à saisir une certaine similitude dans le traitement des témoignages, dans la réception de ces derniers et dans la considération des victimes.

–Quels rapprochements, quels sujets ?

Prenons chacune de ces affaires: elles se déroulent en France, à partir de 1977 jusqu’en 2000 au moment des faits. Elle se passent en province, dans le Nord et l’Est de la France. Elles concernent des victimes jeunes (enfants, adolescents, jeune adultes), filles comme garçons.

Comment, alors que les époques sont différentes, les protagonistes uniques, les actes distincts, est-il envisageable d’extraire des concordances, de faire des associations, d’y voir des liens et de percevoir des traits communs ?

J’ai donc déterminé des mots communs à ces affaires, à ces procès, à ces actes à recevoir avec leur sens « variable » d’une situation à une autre.

Je ne vais rien vous apprendre, vous pouvez consulter le site Criminocorpus, Musée d’Histoire de la justice, des crimes et des peines, lire Surveiller et punir de Foucault sans oublier des études en sociologie de la justice et visionner les documentaires auxquels je fais référence.

Accepter de recevoir un travail d’archives de qualité est un moment précieux. L’effet produit par la concentration récente d’heures d’écoute de procès, d’attentions portées sur des affaires, relatées avec détails et précisons, m’ont amenée à accueillir ces propositions publiques accessibles par toutes et tous, comme un don citoyen, celui d’un travail d’investigation documentaire remarquable qui éveille nos consciences et examine, profondément, nos histoires et déchirements collectifs.

Que nous apprennent ces faits divers, ces affaires criminelles, ces disparitions sur notre époque et sur celle des faits, sur la considération de la parole, le consentement, sur nous-même ?

L’écran devient un puissant moyen pour ouvrir grand les archives, les souvenirs et éclairer les esprits sur des faits divers dont on ne se remémore que quelques bribes, à peine des visages, des affaires aux traitements médiatiques disparates, mais surtout ces images cristallisent des défauts d’impartialité, des manquements, hautement préjudiciables, du rouleau compresseur Justice, nous voyons cette constante de l’entre-soi, entendons être interrogé le principe même d’égalité entre les êtres ainsi que la notion de valeur.

Aucun match nul ne se déroulera sous vos yeux et oreilles, beaucoup de perdants, dans les sens les plus diversifiés du terme, avec ou sans objectivité, le subjectif raté et le bien factuel, vaincu, vont aller de pair.

Des histoires qui racontent un pays, des affaires comme des courses contre la montre, des pertes de temps, toutes chronophages, épuisantes, déraisonnables, sacrificielles, nul n’est sorti indemne.

La mise sous silence, l’omerta, la lenteur, la considération des victimes et des coupables, les jeux de pouvoirs engendrent écœurement et solidarité pour toutes ces injustices.

C’est aussi là que les symboles explosent, la famille, en avoir ou pas, est-elle une menace, une force, celle par laquelle vous existez ou celle qui vous détruit ?

Le fait de redonner la parole, d’apporter un éclairage nouveau, avec le recul, sans sensationnalisme ni pathos, le choix du format, plus long, plus pédagogique, le type de réalisation et leur disponibilité participent à l’efficacité de ces séries documentaires.

AFFAIRES & DOCUMENTAIRES

Média – France TV

La conspiration du silence – Série documentaire française (8×35 min) | La conspiration du silence revisite les affaires de disparitions et de mœurs qui ont frappé le département de l’Yonne des années 70 jusqu’au début des années 90. Cette fresque tragique invite à replonger dans l’une des périodes les plus obscures de l’histoire judiciaire et criminelle française.

« Le monde est trop dangereux pour qu’on y vive, non à cause des gens qui font le mal, mais à cause de ceux qui les laissent faire sans bouger ».
Albert Einstein.

Comment ce petit territoire rural a pu devenir le terrain de jeu de tueurs en série ou criminels en tout genre, comme Emile Louis et Michel Fourniret ?

Une série documentaire France 3 Bourgogne-Franche-Comté et AMDA Production réalisée par Thierry Fournet et Vincent Hérissé.

L’affaire d’Outreau – Série documentaire (4x52min) | Le récit de l’incroyable fiasco judiciaire qui aura duré 4 années de procédure et 2 procès pour arriver à l’acquittement de 13 personnes innocentes ayant fait 3 ans de prison.

« La série d’Olivier Ayache-Vidal et Agnès Pizzini se propose de rendre visible par le biais de la reconstitution – donc de la fiction – des moments clefs de cette affaire dont seuls les protagonistes concernés ont été les témoins. Et en mêlant les conventions du cinéma de fiction, du documentaire et même du théâtre, la série invente son propre langage qui permet finalement de donner un nouvel éclairage au dossier. Au fond, via reconstitutions et archives, témoins et acteurs, docu et fiction, ce que racontent Pizzini et Ayache-Vidal, c’est qu’à Outreau la fiction ou le fantasme ont très vite pris le pas sur la réalité. Le vrai et le faux ont été abolis. » Thomas Baures – Première magazine (24/01/2023).

Vous pouvez, également, visionner, 13h15 le dimanche – en deux épisodes sur l’affaire Grégory //

C’est une affaire criminelle qui hante la France depuis près de 40 ans : l’assassinat du petit Grégory Villemin. Le 16 octobre 1984, le corps du petit garçon est retrouvé pieds et poings liés dans les eaux glacées de la Vologne.
Ce crime jamais élucidé, au retentissement inédit, a mis en lumière tous les dysfonctionnements des institutions françaises. Justice, police, gendarmerie, médias… la France a comme perdu ses repères dans cette affaire, qui demeure l’une des plus grandes énigmes de notre pays. Une série signée Pauline Dordilly, Henri Desaunay, Simon Fichet et Nicolas Berthelot.

L’affaire Grégory – Le (s) Corbeau (x) et meurtrier(s). – Film Le Corbeau de HG Clouzot. (Autres séries documentaires: Netflix et TF1.)

Ces affaires criminelles ne seront pas sans nous rappeler celles de Dutroux (Belgique) – Marc Dutroux, arrêté en 1996, a été condamné en 2004 à la prison à perpétuité pour avoir enlevé et violé six fillettes et jeunes filles, et pour avoir tué quatre d’entre elles.

Francis Heaulme (le routard du crime) faits de 1984 à 1992, reconnu coupable de onze meurtres dans au moins neuf affaires criminelles françaises.

  • On n’oublie pas Patrick Dils, reconnu comme victime française d’erreur judiciaire, inculpé à 16 ans du meurtre de deux jeunes garçons, il a passé 13 ans et 3 mois en prison, son innocence est reconnue en 2002.

Michel Fourniret (Ardennes) condamné en 2008 pour cinq meurtres et deux assassinats de jeunes filles commis entre 1987 et 2000. Il meurt en 2021, emportant, avec lui, ses secrets dans d’autres affaires, notamment le meurtre d’Estelle Mouzin, disparue sur le chemin de l’école le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne) à l’âge de 9 ans, et dont le corps n’a jamais été retrouvé.

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Accipitridés, famille de rapaces diurnes forte de 69 genres et 260 espèces, IPL, 2023

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L’AFFAIRE d’OUTREAU

Tout commence le 5 décembre 2000, quand les enfants de Myriam Badaoui et Thierry Delay accusent leurs parents de les avoir abusés sexuellement.

Le 1er décembre 2005, la cour d’appel de Paris acquitte les derniers accusés de l’affaire d’Outreau : il aura fallu 4 années de procédure et 2 procès pour arriver à cette conclusion.

Au total, 12 enfants sont reconnus victimes d’agressions sexuelles, 4 personnes reconnues coupables et 13 personnes innocentées après 3 ans de prison.

Cette série en 4 épisodes revient sur cet incroyable fiasco judiciaire qui a conduit à la création d’une commission d’enquête parlementaire en janvier 2006 et continue de hanter notre mémoire collective. Mêlant de manière innovante dans un immense studio de 1 000 m2 reconstitutions des interrogatoires et témoignages des principaux protagonistes, elle donne à voir, entendre et comprendre comment l’instruction judiciaire a créé une mécanique folle que rien ni personne n’a su ou pu arrêter et qui a broyé la vie des enfants victimes comme des accusés innocentés.

Episode 1 : Un inceste de palier / 2000-2001

Episode 2 : Un réseau pédophile / 2001

Episode 3: Le meurtre de la petite fille belge / 2002-2003

Episode 4: Les procès / 2004-2005

Thierry Dausque, Daniel Legrand, Alain Marécaux, Dominique Wiel, quatre des accusés innocentés, Jonathan Delay, l’un des 12 enfants reconnus victimes, et François-Xavier Marécaux, nous font revivre, avec les acteurs qui jouent leur rôle à l’époque, le cauchemar qu’ils ont vécu faute d’avoir pu trouver dans l’institution judiciaire et policière, mais aussi dans les médias, l’écoute nécessaire pour que leur parole soit véritablement entendue.

Voici le lien vers le visionnage de la série documentaire sur france.tv

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La conspiration du silence

1975-79, 1981, 1984, 87, 90… La ville d’Auxerre & ses environs, l’affaire des disparues, Emile Louis, l’affaire Dunant…

—–Lien vers le visionnage des 8 épisodes de La conspiration du silence

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Les disparues de l’Yonne – Le 28 juillet 1981, le cadavre d’une jeune femme est découvert dans un abri à bestiaux du petit village tranquille de Rouvray, à quelques kilomètres d’Auxerre. L’enquête est confiée à l’adjudant Christian Jambert qui cherche à identifier la jeune victime. Il s’aperçoit qu’entre 1975 et 1979, 6 jeunes femmes de « l’Assistance publique » ont disparu sans que personne ne s’émeuve. On découvre le petit monde d’Auxerre, chef-lieu de l’Yonne, département rural où l’accueil des enfants handicapés ou abandonnés est à la fois une tradition et une activité lucrative depuis le 19ème siècle. Cette affaire vient perturber la tranquillité de cette région jusque là plutôt connue pour son club de foot l’AJ Auxerre et son député-maire et futur ministre Jean-Pierre Soisson.

Emile Louis – Le cadavre de Rouvray est identifié. Il s’agit de Sylviane Lesage, ancienne pupille de la DDASS. Christian Jambert poursuit son enquête sur ce meurtre et ces étranges disparitions. Ses méthodes de chasseur solitaire agacent le monde policé et un peu endormi de la gendarmerie auxerroise. Le gendarme Jambert met le doigt sur le dénominateur commun des disparues : la plupart ont été prises en charge par l’institut médico-éducatif Grattery et ont côtoyé un chauffeur de car scolaire affable, conseiller municipal, très présent dans le quotidien de ces jeunes femmes fragiles. On découvre la figure à la fois sympathique et sinistre d’Emile Louis, qui sévit dans le microcosme Icaunais.

Pertes et profits – Fin 1981, toutes les pistes convergeant vers Emile Louis. Soupçonné du viol et du meurtre de Sylviane Lesage qu’il nie, il est placé en garde à vue par Christian Jambert. Il avoue des attouchements sur des enfants de la DDASS mais dément être coupable de la disparition des jeunes filles. C’est le juge d’instruction Jacques Bourguignon qui entre alors en scène, prononçant un non-lieu. Personne, ni lui, ni le procureur ne semblent s’intéresser à ce meurtre sordide et aux disparitions inexpliquées. Emile Louis est finalement condamné à 4 années de détention pour attouchements, à l’issue desquelles il quittera la région. Jambert, avec l’obstination qu’on lui connait désormais, poursuit ses investigations et présente un rapport circonstancié qui sera classé sans suite… Pacte de non-dénonciation ou paresse judiciaire, le mystère reste entier.

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Les survivantes – En 1984 une nouvelle affaire éclate dans le paisible village d’Appoigny, à 10 km d’Auxerre. Huguette, 19 ans, réussit à s’échapper du « pavillon de l’horreur » où elle est séquestrée et torturée depuis 3 mois avec une autre jeune femme de la DDASS, Mikaela. Quand les propriétaires de ce pavillon, le couple Dunand, sont arrêtés, on découvre l’enfer vécu par ces jeunes femmes. Leurs disparitions n’avaient inquiété personne. Un carnet comportant 30 noms est saisi lors de la perquisition : il s’agit de clients aisés et bien sous tous rapports qui venaient payer pour « consommer de la torture » sur des êtres sans défense. Le couple est mis en examen pour viols avec tortures et actes de barbarie, puis incarcéré.

Où sont passés les tortionnaires ? – Le couple Dunand est sous les verrous et l’enquête suit – lentement – son cours. Au vu des horreurs commises, on s’attend à une extrême sévérité mais la justice auxerroise laisse perplexe. L’enquête du juge Bourguignon ne permet pas de découvrir les nombreux clients du couple diabolique. Seuls deux d’entre eux sont mollement interpellés. L’inimaginable arrive lorsque, en 1986, deux ans après son incarcération et en attendant son procès, Claude Dunand est remis en liberté. Il est finalement condamné en 1991 à la réclusion à perpétuité sans avoir jamais rien révélé de ses clients. Comme pour les disparues de l’Yonne, Huguette et Mikaela étaient des filles de la DDASS, socialement abandonnées. Étrange impression, là encore, alors que le pire est sous nos yeux, d’un grand endormissement coupable et d’un système bien huilé.

Les disparitions continuent– En 1987, alors qu’Emile Louis a quitté la région et que Dunand est hors d’état de nuire, une nouvelle disparition ébranle la Bourgogne : celle d’Isabelle Laville, lycéenne de 17 ans. Contrairement aux précédentes, elle n’est pas une enfant de la DDASS et le traitement de l’affaire s’en ressent : la famille, les médias et le club de foot local se mobilisent très largement. 6 mois plus tard une jeune fille de la DDASS, Marie-Angèle Domèce, se volatilise, elle aussi. Mais sa disparition n’émeut cette fois-ci personne. Là encore, le dossier s’évanouit dans les archives du tribunal d’Auxerre. En 1990 une nouvelle affaire éclate et fera grand bruit au delà du territoire : le corps de Joanna Parrish, une jeune anglaise qui a été violée, est repêché dans l’Yonne. Les enquêteurs ne parviennent pas à identifier le tueur et l’affaire s’enlise. La famille de Joanna critique vertement le laxisme et les manquements de la justice française, en dénonçant « une enquête dans l’indifférence ». L’Yonne compte alors 28 disparitions non expliquées.

La loi du silence – 1989, Auxerre est en état de choc. Pierre Charrier, fondateur de l’APAJH de l’Yonne, est pris en flagrant délit de viol sur l’une de ses pensionnaires, Nathalie. Il est inculpé. L’enquête révèle l’omerta qui plane sur le microcosme des notables et du handicap local. Seule une minorité prend la défense des personnes handicapées, tandis qu’une majorité influente reste silencieuse. En 1992, le jugement dévoile la personnalité du violeur qui prétend que les handicapées ont des besoins sexuels et qu’il ne faisait qu’assurer une mission éducative… Le viol est requalifié en attentat à la pudeur sur personne vulnérable et Pierre Charrier est condamné à 6 ans de prison. Pierre Monnoir entre alors en jeu et crée l’association de défense des handicapés de l’Yonne. C’est le début d’une croisade de 15 ans pour rétablir la vérité sur les disparues.

Révélations – Pierre Monnoir sollicite les médias quand il comprend que le petit monde auxerrois ne se mobilisera pas pour les jeunes disparues. En 1996, l’émission de Pradel « Perdu de Vue » se saisit de l’affaire et à force de persévérance, réussit à établir la matérialité des disparitions et surtout à mettre en évidence le lien avec Emile Louis. C’est un véritable tournant dans l’enquête. L’affaire bascule grâce au fameux rapport Jambert qui refait surface 10 ans après. La presse commence à s’emballer quand des avocats soucieux de justice entrent en scène. A chaque entretien avec les familles des victimes, on croise la route d’Emile Louis. La mobilisation de la justice tarde, invoquant « l’archéologie des faits », mais l’instruction finit par démarrer enfin …

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//Je vous conseille, pour finir, d’entreprendre la (re)découverte des œuvres documentaires de Raymond Depardon, elles sont disponibles en VOD sur la boutique d’Arte en location et en achat, notamment le coffret de 3 films  » Police Justice ».