Depuis plusieurs semaines, désormais, je vois les rapports et épingle les ajustements entre les échantillons d’hier et les prélèvements du présent.
Biomasse, nécromasse (masse de matière organique morte), le sol, trésor vivant et biodiversité, je suis assignée.
Récemment, les champs environnants qui ont pu (re)cueillir mes inquiétudes, et, sont, depuis peu, repus de mes angoisses, se sont associés pour me tirer les yeux à quatre épingles.
L’arène libre, les vues se sont juxtaposées, comprenant un chœur et servant une harmonie à la logique vivante plus qu’implacable.
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C’est la guerre, ici, là, le champs de bataille, à cet endroit, le front.
FRONT COMMUN
La campagne, le bocage, L’Arbre, les haies, les pierres, le sol, une harmonie, un ensemble vocal qui m’a impressionné et secoué alors que je le découvrais en feu.
Je suis éprise des données cartographiques depuis les cartes de voyages, et surtout, avec mon travail d’investigation pour la rive gauche rouennaise sitespecific et ses découvertes vertigineuses sur les pollutions multiples et anciennes des sols de ces territoires industrialisés…
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Ici, je comprends, que Vayres est concentrique. Cette force centrifuge m’a donné des vertiges et quelques sueurs froides. Se laisser guider commence après l’instant du songe.
On m’a parlé d’un problème d’ancrage, du fait que, peut-être, j’avais déjà fait le tour de ce coin, impossible! Je ressens 5/5 le saisissement d’un départ, et là, c’est loin d’être le cas.
J’obéis aux multiples convocations auxquelles la nature environnante m’oblige, j’en ressors éreintée mais galvanisée.
Je sais que les moments de prises directes se décomposent en laps, à partir de mes premiers pas jusqu’à l’entreprise de mes propres fouilles, ce, dès le sol, les sols que foulent mes pieds, usent mes godasses, voilà quelques quinze mois.
Vayres, ce sont, entre autres, des chemins, des forêts, une rivière, la Vayres et des ruisseaux, mais aussi beaucoup de mares, d’étangs…
Et puis, ce village c’est, également, la confrontation entre deux patrimoines minéraux, celui invisibilisé voire tabou de la Serpentine, la carrière interdite de Merlis (beaucoup de choses à dire sur tout ça: pollution, sociologie des travailleurs, production, vie et mort au village, activités humaines/économiques…) et le Kaolin (porcelaine), la star, le luxe, la blancheur de la peau, la beauté et la pureté de la surface.
….Nous mettrons de côté les autres, pour le moment.
La verte, grise/noire et sa peau de serpent toute en toxicité (pour parler vite et mal) et l’autre, sublime!
Une rencontre, au sommet, à vayres, que je suis ravie de saisir du bout des doigts et de lentilles, et pour laquelle j’use mes semelles, me tords les chevilles.
C’est une occasion en or que de croiser un totem et un tabou, uni et déchiré, au même endroit.
D’ailleurs, au cœur même du village, se plante, dans un décor angulaire, une maison à étages où les fenêtres forment des triangles isocèles et les pieds sont en serpentine!
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Kaolin – Les kaolins sont des argiles blanches, friables et réfractaires, composées principalement de kaolinite, soit des silicates d’aluminium .
Découverts à l’origine en Chine, ils sont à la base de la fabrication de la porcelaine, mais sont aussi utilisés dans l’industrie du papier, du verre, du cosmétique et de la médecine.
Serpentine – (famille de minéraux) La serpentine est une magnifique pierre imitant les méandres de la peau rugueuse du serpent.
Les « roches serpentines » sont des roches riches en serpentines, naturellement alcalines et riches en certains métaux toxiques (nickel notamment) et/ou en fibres d’amiante cancérigènes et écotoxiques, qui supportent des écosystèmes particuliers, généralement pauvres en espèces.
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Ce qui retient, tout de suite, dès novembre 2021, mon attention, ce sont les arbres et les plans d’eau.
Avec mon association, Vayres à Soi, je pars à l’assaut de ces chemins, sentiers de randonnée, les observe, les photographie, je les emprunte, ils me laissent parfois les suivre ou m’arrêtent, tout net, du fait de leur impraticabilité: sauvages, limites hors zones humaines, je reste à ma place.
Je les laisse me surprendre, pour le 28 mai prochain (Fête de la Nature), ils m’ont demandé d’aborder la rivière, ses berges, ses accès, sa ripisylve, son rôle (les moulins présents sur les villages) et son histoire.
- La ripisylve décrit l’ensemble des formations boisées (arbres, arbustes, buissons) qui se trouvent aux abords d’un cours d’eau. L’absence de ripisylve favorise l’érosion et le déplacement du cours d’eau.
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Ici, je vous présente, mes dernières prises de contact avec ces sols.
Le sujet -objet de création: l’arbre, système racinaire, fraction organique, nous n’oublierons pas (pour l’exposition de ce travail ), les odeurs ( Pétrichor, Terpène, Géosmine…) sans omettre, une senteur très spéciale, celle de la fumée!
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Les haies m’agitent leur souffrance, sous le nez, le végétal appelle à l’aide lorsque les tailles ne sont ni adaptées, ni douces, lorsque les coupes sont franches et mal faites, non respectueuses de cet ensemble végétal, hors sommeil, hors de nous, puits de science et de résilience.
LE SOL
En Limousin la diversité géologique, c’est d’abord un socle métamorphique et granitique avec une belle variété de roches (gneiss, serpentinites, granit (oïd)es) qui donnent à nos villes et villages leur cachet particulier.
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Le sol et son statut juridique
Le statut du sol a beaucoup varié selon les époques et les lieux, mais le sol était autrefois plutôt un bien commun ou la propriété de rois ou de seigneurs, ou encore de religieux.
Depuis quelques siècles, de manière générale, le sol et le foncier ont été de plus en plus privatisés. Le sol comme bien commun!
Le sol comme un écosystème à part entière.
La constitution du sol et ses fractions
Les fractions: solide, minérale, organique, liquide, gazeuse.
Vous voyez où cela nous emmène?
Je travaille sur un projet de valorisation photographique sur ces fractions. Celui-ci ne pourra se concrétiser sans un travail d’auteur construit sur la rencontre, voire la juxtaposition, d’une réalité de faits et une errance mystique, contexte de prises et de prélèvements.
Vayres, Haute-Vienne
La carte de vayres et ses environs (villages) avec types de sols me présente: Brunisols, Rankosols, Redoxisols.
A consulter: le Site Géoportail (visualisation cartographique). ..
Brunisols (sols peu évolués)- 19, 4 % du territoire métropolitain –
Les brunisols sont des sols ayant des horizons relativement
peu différenciés (textures et couleurs très proches), moyennement épais à épais (plus de 35 cm d’épaisseur). Ces sols sont caractérisés par un horizon intermédiaire dont la structure est nette (présence d’agrégats ou mottes),
marquée par une forte porosité.
Les brunisols sont des sols non calcaires. Ils sont issus de l’altération in situ du matériau parental pouvant être de nature très diverse.- Source Gissol
Rankosols -3, 7 % du territoire métropolitain –
Les rankosols sont des sols peu épais (moins de 30 cm d’épaisseur), peu différenciés, développés à partir de roches non calcaires. Ce sont donc des sols plutôt acides. Les horizons des rankosols contiennent de nombreux éléments grossiers (graviers, cailloux, pierres…) issus de la fragmentation ou de l’altératiode la roche sous-jacente. Source Gissol
Redoxisols – ( hydromorphie ) 2,1% du territoire métropolitain –
La principale caractéristique des rédoxisols résulte du fait qu’ils sont saisonnièrement (saison humide) engorgés en eau. Cela se traduit par une hydromorphie (coloration bariolée du sol) qui débute à moins de 50 cm de la surface et se prolonge voire s’intensifie sur au moins 50 cm d’épaisseur. La circulation difficile de l’eau dans ces sols peut être liée à leur faible
perméabilité et/ou à leur position topographique particulière dans le paysage : en zone de convergence des flux d’eau ou en absence de pente (présence d’une nappe d’eau temporaire). Source Gissol
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On dépose, aussi, une autre information, au sujet d’un gaz méconnu, le Radon!
RADON ?
Le radon est l’élément chimique de numéro atomique 86, de symbole Rn. C’est un gaz noble (ou gaz rare) radioactif, incolore, inodore et d’origine le plus souvent naturelle.
Gaz radioactif naturel, le radon est considéré en France comme la seconde cause de mortalité par cancer du poumon après le tabac.
Sa concentration dans certains bâtiments représente un risque pour la santé, qu’il est possible de réduire par une bonne aération et ventilation. Source Georisques
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J’ai donc quitté les risques élevés de la Seine-Maritime, découverte en 2013 « grâce » à Lubrizol, étudiée de prés de 2014 à 2021, après avoir subi l’accident de Lubrizol (2019) et vécu la Covid sous les couleurs moroses de cette dernière, entre autres, pour retrouver un autre danger, en provenance du sol…
//// A suivre!
Aucune photographie n’est libre de droits, merci.
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