Tish Murtha, héroïne historique

▲C’est alors que je souhaitais aborder, ce jour, le travail de la photographe, Tish Murtha, que je découvre, avec une très grande joie, une exposition consacrée à son formidable travail à La Chambre ( Strasbourg) Jeunesse délaissée du 6 février eu 9 mai 2021!

 

Je veux apprendre à photographier des policiers donnant des coups de pieds à des enfants

 

 

◃ »Les photographies de Patricia Anne « Tish » Murtha se placent dans la tradition de la documentation de la classe ouvrière britannique. Murtha ne s’est jamais considérée comme une photojournaliste, dont le quotidien serait de faire le portrait de figures politiques ou de footballeurs. »

▾ »Elle souhaitait photographier la vie très ordinaire dans les rues de Newcastle.  »

 

 

◖Photographe découverte depuis quelques temps, désormais, je ne me suis jamais lassée de ce regard porté avec un profond respect et humilité sur la vie de ces habitants.

◔Une vision de l‘intérieur qui la place, d’emblée, comme une des leurs. Ses origines modestes et les univers particuliers au sein desquels elle a grandi participent de plein droit à son acceptation.

 

 

❑Photographe d’ambiance sinistrée, de décor urbain larvé, Tish Murtha est aussi une incroyable portraitiste d’une jeunesse oubliée, sacrifiée, en proie à l’errance.

◌ Ces visages pensifs, tristes, ces regards qui aimeraient faire partie d’un tout autre voyage, cette traduction d’un ailleurs espéré est magnifiée par ces cadrages.

 

 

◕Tish Murtha n’a pas uniquement photographié la jeunesse. Elle s’est approchée de vies, parfois perdues, incarnation d’une frontalité totale, représentants de l’incommunicabilité liée aux tourments générationnels.

▵Deux mondes, aux frontières poreuses, dues à la coexistence forcée, qui se regardent, se subissent, s’ignorent.

 

 

▾En 1976, elle quitte sa ville natale pour entrer à l’école de photographie documentaire à l’université de Wales. L’école, créée en 1973, est alors dirigée par David Hurn, photographe de l’agence Magnum.

◂Après avoir obtenu son diplôme en 1978, elle retourne à Newcastle et entreprend de documenter les communauté marginalisées « de l’intérieur ».

 

 

◄Sa carrière démarre avec une exposition en 1979 –Juvenile Jazz Bands , puis en 1981 –Youth Unemployment.

⊿Elle s’installe à Londres de 1982 à 1987. En 1983, elle participe à l’exposition collective London By Night de la Photographers’ Gallery avec d’autres photographes comme Bill Brandt, Brian Griffin and Peter Marlow documente le quartier de Soho et l’industrie du sexe.

 

Madame Pain, London by night, 1983

 

◐En 1987, elle retourne dans le nord de l’Angleterre.

▾Entre 2008 and 2012, les travaux de Murtha sont sélectionnés pour faire partie de trois expositions de l’’Arts Council et de la British Council Collection.

▾En 2011, elle est exposée lors du Festival International de Photographie de Liverpool au sein de l’exposition collective Paul Graham, Tish Murtha and Markéta Luskačová.

◔Puis, à titre posthume, elle décède en 2013 à 56 ans, ses travaux seront présentés l’année de sa disparition ( True/Grit – A Celebration of Northern Realism), en 2015 (For Ever Amber), l’année suivante (Childhoods – 1977 to 2016) et enfin, cinq années plus tard, 1ère exposition en France de ses œuvres à La Chambre de Strasbourg avec Jeunesse délaissée, du 6 février au 9 mai 2021.

Pour découvrir, en partie, son travail

▵ »Elle s’attache à souligner le préjudice social dont elle a elle-même fait l’expérience dans son enfance. En nous remémorant les années Thatcher et son libéralisme dur, les images de Tish Murtha résonnent avec la période contemporaine.  »

⊙ »Aujourd’hui, six de ses images ont intégré la collection de la National Portrait Gallery. »

▻ »Après le succès de deux expositions à la Photographers Gallery de Londres et au Freundeskreis Willy-Brandt-Haus de Berlin en 2018-2019, Tish Murtha a été distinguée comme “héroïne historique” par la Royal Photographic Society. »

//

Isabelle Pompe L, en admiration active, 2 mars 2021.